Imitation du vrai

Publié le 30 juillet 2011 par Myarts

Le «vrai», l’«authentique», l’«honnête», le «bon», le «réalisme» … un groupe de mots homogène. Lorsqu’ils sont réunis, il se produit un effet de transfert de qualité. Depuis un peu plus d’une décennie, le «vrai» est de plus en plus présent dans des oeuvres d’art pour ne pas employer le mot «omniprésent» au risque de faire choquer le très plus puissant Créateur de la belle et merveilleuse nature.

…le ciel a tonné la nuit dernière. Terrifiant.

Petit à petit, des belles créatures trouvent leur statut d’objets d’art à force de se faire accrocher à des lieux que l’on appelle «Musée» et d’autres deviennent des oeuvres d’art.  À une époque où l’on cherche éperdument l’authenticité et l’éthique dans nos faits et gestes, et à changer l’eau en vin ou à ajouter de l’eau dans son vin pour en avoir plus, ajouter du «vrai» pour se donner une légitimité et ce, bénéficier l’effet du transfert de qualité est donc compréhensible.

Nous avons souvent dit que le talent est un amas d’aptitudes qui se développe.

N’en déplaise à plusieurs, c’est une phrase qui désacralise le talent, l’inné, le don, le merveilleux, l’inexplicable ou quoi. Que le très puissant Créateur de ce monde nous pardonne, il a peut-être aussi laissé aux confins de l’univers des oeuvres inachevées, inconsistantes et impertinentes. Peut-être, il a aussi d’autres chefs-d’oeuvre invisibles aux yeux des mortels, nous, les sanctificateurs du vrai. Ne sommes-nous pas au fond que des faibles imitations du Merveilleux?

Aujourd’hui, quelques imitations du vrai aux piédestaux illustrant la glissade artistique. Mon Dieu, nous glissons.

Ci-haut, photo de la foire artistique de Tokyo 2011. Ci-dessous, l’un des igloos de Mario Merz, pionnier du mouvement Arte Povera; le Musée national de l’Écosse après sa récente rénovation; une autre artiste japonaise au Art Fair Toyko 2011 et finalement, au Genuine Contemporary Beast, l’oeuvre de l’artiste mexicain Renato Garza Cervera.