J'ai rédigé plusieurs entrées sur ce thème que l'on peut retrouver facilement en tapant le mot "prisons" dans le moteur de recherche qui se trouve en haut de la page. J'y reviens aujourd'hui en raison de la position qu'a prise le Procureur de la République de Dunkerque, position sur laquelle il a été contraint de revenir sur injonction de la chancellerie.
Cette position consistait à donner des instructions pour que soit reportée l’exécution des peines d'emprisonnement (sauf dans les cas les plus graves) en raison de la surpopulation pénale conduisant à un traitement indigne des détenus. J'ai ,pour ma part, salué cette décision qui me paraît être parfaitement dans le rôle de l'institution judiciaire gardienne des libertés et qui ne peut, cela semble assez évident, se rendre complice de traitement dégradant et attentatoire à la dignité humaine.
Il faut savoir , en effet, que la France a fait l'objet de nombreuses condamnations de la Cour Européenne pour les mauvais traitement qu'elle fait subir en prison aux détenus.(Voir mes précédentes entrées) et de nombreux rapports ont mis en évidence la situation intolérable des prisons, une "honte pour la République" selon le rapport du Sénat!
Ayant écrit en substance cela dans un commentaire sous un article du Nouvel Observateur des personnes m'ont traités de naïfs et se sont demandés s'il fallait laisser les criminels en liberté. C'était évidemment mal me lire et être " à côté de la plaque"'. je n'ai jamais prétendu qu'il ne fallait pas sanctionner mais j'ai dit qu'il appartenait à l'Etat de faire en sorte que la sanction ne débouche pas sur un traitement indigne et au demeurant tout a fait contre productif. Crois t-on que des personnes incarcérées dans de telles conditions vont à la sortie se réinsérer et éviter la récidive?
Je pense toujours que les magistrats qui acceptent, même en application de la loi, d'envoyer des personnes dans des prisons où ces personnes recevront un traitement contraire à la dignité humaine se rendent, qu'on le veuille ou non complice de ces traitements dégradants.
La Chancellerie a fait plier le Procureur de Dunkerque mais on aimerait entendre le Contrôleur Général des lieux de privation de liberté!
Voici un article sur le sujet paru dans leNouvel Observateur et dans Le Monde