A Ronny Rengasamy.
Avant d'avoir conscience que l'on est, on est. Dans l'immédiateté de l'immersion profonde. Sans aucun recul. On sait. Sans savoir qu'on sait.
Dans le non-savoir est la vigueur du savoir. Son implantation, son enracinement plein.
Son plein droit qui ne souffre aucune discussion.
L'innocence, la spontanéité d'être, brute....
La totale préhension sur le réel.
L'état basique, argileux de la perception.
L'inconscience, dans toute sa splendeur épaisse. Comme un bec de colibri enfoncé dans le calice du présent.
Avant d'avoir conscience que l'on est, on est, de tout son être. Sans restriction, sans réflexion, sans miroir pour venir tout troubler.
Se sentir exister met fin à cette plénitude existentielle. C'est un
peu comme quand, en physique quantique, l'observation introduit le doute, l'incertitude quant à son objet d'étude même.
Le monde quantique existe-t-il toujours, dès lors que l'on l'observe ?
Et nous ? Existons-nous encore dès lors qu'on se sait existants ?
Patricia
Laranco.