Louve, bête,femme, que m'importe puisque mes ailes sont engluées dans cette mare d'illusions/
Tremblement, frémissement, vertige, que m'importe puisque la genèse a dispersé mes cendres et mes rêves sur le seuil du monde/
ce goût de braise qui s'éternise sur ma langue/
Ce voile à jamais virevoltant devant mes yeux/
Je cherche les sables brûlants du désert dans tes yeux, nomade éternel
Le sel s'effrite dans le flot de mon sang/
La cadence ralentit au rythme de mes peurs/
l'oiseau des noces me berce de son chant lugubre/
surplombant mon désir de berceau/
Ma soif, je la tends vers ce ciel brumeux/
Ma soif dans le désert n'est qu'apprentissage de la langue des anciens/
O dunes, O lunes, O lents vertiges de mon être à ton être/
recueillez ma semence, ma décadence, ma démence
Le monde chavire dans le néant/
fissure dans la coque du bateau ivre/
Les naufragés agitent les drapeaux sur la grève/
Je vogue à travers les paysages à la recherche de mots perdus/
J'oublie les cloches insistantes/
je partage ce dieu qui pleure de miséricorde dans mes entrailles/
j'avance vers les oubliettes, ivre du feu des vivants/
les lanternes se vautrent dans une phosphorescence vacillante/
Un battement de tes paupières et je retrouve le mystère de la profondeur
Fais-en une ferveur, fais-en une saveur interdite dans le calme des marées/
La nuit regorge du murmure de mes voiles brisées à l'enclume des vagues/
Tourment dans mes yeux lorsque la boussole devient folle échevelée/
dans le creux des tempêtes/
Chute de l'oiseau altier sur le manuscrit des angoisses/
O ce dieu qui pleure en moi comme un enfant mort-né/
Dans les perles de ta salive, je cherche un nid d'amertume/
L'œuvre d'un orfèvre/
Dieu qui respire/