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Nos plumes ont tout à gagner à griffer l'océan des silences,
à lancer leur cri en interminables ondes,
en infinis soupirs.
La marque indélébile que les Hommes infligent à leur monde n'est ni phare,
ni sémaphore,
encore moins doigt tendu pour inviter au doux voyage.
Les masques tombent,
un à un.
Ne reste,
à l'aube d'un jour qu'on aimerait tendre et beau,
qu'à attendre l'étreinte de bras attentifs.
Eux seul pourraient alléger la charge sur nos épaules lourdes et hagardes.
Eux,
et les vagues pour nous laver de la souillure que le mal nous inflige,
sous la voûte silencieuse d'un ciel devenu muet.
*
A cette heure de long étirement
Je te rejoins
Bravant l’océan de nos certitudes
Sur mon radeau d’infortune
.
Mes coups de rames rageurs
Brisent la houle
Fendent la surface des apparences trompeuses
.
Me voilà
Ulysse rageur
Cherchant en vain l’appui de divinités improbables
Tu m’offres l’hospitalité
Sur tes rivages labourés de bombes et de roquettes
Les âcres fumées bercent nos amours perdues
.
Les combats font rage aux déserts d’âmes creuses
Nous n’avons que chant à déposer en berge
Dans les petits matins moroses
.
Manosque, 26 juin 2011
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