Les Amours Imaginaires // De Xavier Dolan. Avec Monia Chokri, Niels Schneider et Xavier Dolan.
Après avoir découvert J'ai tué ma mère, je découvre maintenant Les Amours Imaginaires, autre film de Xavier Dolan, jeune prodige québécois du cinéma moderne. Ce regard harmonieux sur une jeunesse
sensible et ici portant un regard sur le triangle amoureux. Moins juste que son premier film, celui ci a quand même quelque chose de sublime. Notamment sur ces longs plans contemplatifs de son
monde, sur fond d'une musique entêtante (ici la reprise de "Bang Bang" par Dalida ou encore un concerto pour violoncelle de Bach reconnaissable entre milles pour tout mélomane qui se respecte).
Bref, les notes de musique se collent à la peau des personnages, savoureusement et d'une légèreté déconcertante. Voilà un film apologétique sur une jeunesse presque futile qui ne demande qu'à
aimer et être aimer. D'ailleurs, pour Francis, aimer c'est aimer.
Francis et Marie, deux amis, tombent amoureux de la même personne. Leur trio va rapidement se transformer en relation malsaine où chacun va tenter d'interpréter à sa manière les mots et
gestes de celui qu'il aime...
L'histoire de ce film est bancale au départ. Le sujet du triangle amoureux, c'est souvent dangereux et finalement avec audace et un exercice de style plutôt passionnant et surtout bluffant,
Xavier Dolan donne vie aux images et à sa caméra. Le charme est là, du début à la fin, naviguant dans un monde étrange et souvent facétieux. Les plans contemplatifs du film, comme ceux qui
consistent à montrer l'amour sous un angle différent, ou bien même la distinction. Les ralentis, les douceurs, l'allégresse même du film. Tout cet ensemble de sentiments est nouveau. Le
réalisateur, aussi jeune soit-il transforme l'essai avec un film beau et brûlant qui donne envie d'en voir plus encore. C'est peut être parce que je suis jeune que j'ai trouvé le propos du film
intéressant et surtout le regard porté fascinant mais je suis certain que malgré un côté bavard sur certains angles, les gens trouveront leur plaisir.
Mais ce film tient également autour de sa bande son d'une justesse étonnante. Alliant les gens aussi bien la variétés française que le classique de House of Pain en passant par Indochine,The
Police ou encore le classique. Ce qui est d'autant plus réussi c'est que le réalisateur/scénariste donne un sens à ses choix musicaux. Offrant donc un film portant à outrance les sentiments
exacerbés d'une génération qui oublie sa vertu. Le casting offre également son lot de bonnes scènes. Voilà un film qui se déguste, se savoure puis se dévore. Le spectateur touché se retrouvera
très bien dans son monde sans les facéties si étonnantes que Dolan propose. Un univers unique, certes imparfait mais absolument addictif.
Note : 8/10. En bref, un film sensuellement addictif autour d'une triangle amoureux maîtrisé. Certes imparfait, le film offre un regard unique et magique sur une génération libre
et aux sentiments exacerbés.