Depuis 2008, chaque été vous voyez peut-être passer ce spot publicitaire "le sport, ça me dit", sponsorisé par Coca-Cola.
Comment se fait-il que le Ministère de la Jeunesse et des Sports ne propose pas d'écrans de publicité d'intérêt général du même ordre pour inciter les enfants et les adolescents à renouer avec l'activité physique tellement déficiente à la fois dans les rythmes scolaires et dans les habitudes de tous ces "nolife" qui préfèrent leurs écrans pour jouer... à l'intérieur.
BOUGER...
Les bonnes habitudes doivent se prendre tôt, et réussir à déclencher une passion pour un sport ou un engouement pour la dépense physique et ses bienfaits devient plus que nécessaire et salutaire. Hors, à l'adolescence, 2 enfants sur 3 ne pratiquent pas d'activité physique en dehors de l'école *, seulement 13% des 11-15 ans pratiquent un sport quotidiennement**.
Même si Coca-Cola revendique 80 ans de soutien au sport, il est vrai que la marque est souvent associée aux causes de l'obésité en raison de l'addiction des jeunes et moins jeunes aux sodas sucrés. Au travers d'une opération telle que "le sport ça me dit", doit-on voir une tentative de récupération ou bien un prise de conscience réelle et le versement d'un "tribut" à la bonne cause... A la lecture du dossier de presse ou à la visite du site web de l'opération, on est en fait assez surpris du fait que la marque ne se met pas du tout en avant en fait, laissant la part belle à la présentation du dispositif (un cube qui contient tout le matériel pour créer un plateau d'activités, frappé aux couleurs de la marque toute de même), aux chiffres et aux témoignages.
En fait le Ministère fait quelque chose : l'année dernière afin "d’inciter le plus large public à pratiquer une activité physique et sportive et offrir un espace de solidarité entre les pratiquants habituels et les personnes éloignées des pratiques sportives notamment pour des raisons tenant à leur état de santé", une manifestation récurrente a été lancée. Et Coca-Cola, avec "le sport ça me dit" était également présent pour les journées "sentez-vous bien, santé vous sport".
Le point commun entre le Ministère et Coca-Cola reste le Comité National Olypique et Sportif Français (CNOSF), partenaire des deux manifestrations. Représentant l'ensemble du mouvement sportif sur le territoire, le CNOSF réunit en son sein les 96 fédérations sportives nationales et les 175 000 associations sportives françaises.
Il est curieux de voir toujours les différentes actions mises en oeuvre de façon "déconnectées" et sans lien : pas de lien avec la Journée Européenne contre l'Obésité par exemple... Le lien "manger-bouger" scander par le PNNS depuis de longues années n'est pas assez évident et les manifestations devraient être mieux coordonner afin que les messages finissent à passer de façon cohérente et pertinente.
MANGER...
Face à Coca-Cola côté "bouger", nous retrouver curieusement Mc Donald's dans la catégorie "manger" : également très décrié par les acteurs de la lutte contre l'obésité, la marque essaie pourtant depuis des années d'aménager son offre, avec plus ou moins de succès. Aussi, il est toujours intéressant de voir que c'est Michelle Obama elle-même qui a salué l'effort d'un "plus de pommes, moins de frites" dans le Happy Meal. En fait, à terme, il sera possible de demander des légumes à la place des frites, ou de demander plus de fruit, etc. Face à la pression des parents et à l'action de Michelle Obama au travers de "Let's Move" pour lutter contre l'obésité infantile, même si le Happy Meal ne représente que 10% des ventes de Mc Do, la marque a choisi de s'adapter, même si en fait, les études montrent que lorsque l'on offre une alternative aux parents à savoir choisir plus de fruit ou des fruits à la place des frites, ou de l'eau à la place du soda, 11% seulement optent pour la plus saine des options...
Finalement, si les grandes marques s'y mettent et accélèrent le pas cela aiderait grandement la cause que représente la lutte contre l'obésité, même si la majorité d'entre elles continuent à faire pression pour ne pas changer la composition de leurs produits et/ou avoir moins d'influence sur les enfants...
DOCUMENTATION
* Étude Family Focus 2007 auprès de 1 500 jeunes de 12 à 17 ans ** Rapport 2008 de l’Agence Française de Sécurité Sanitaire des Aliments