Je voyagerai plus loin que moi,
que demain,
plus loin que la nuit qui enserre mes tempes
avec la violence d’un étau de fer
plus loin que les grands papillons incandescents
qui se heurtent aux parois de cristal du cosmos
plus loin que l’aube au frémissement reptilien
Je tâcherai de me dissoudre dans le vent,
dans la tempête des couleurs échevelées,
dans l’écheveau des réalités chevauchées
par d’autres tronçons, d’autres portions
de réel
Je m’annulerai et renaîtrai dans le cri
du corbeau qui déchire juste avant le jour
le lisse tissu du silence sanctifié
Oui, j’irai
là où me portera
le présent
qui s’incurve vers l’horizon de l’avenir
avec l’oxygène pur des mots pour tout toit,
le pétillement du doute
pour seul bagage !