Bison futé culturel d’un été

Le chassé-croisé de l'été va débuter et voilà que je viens ici vous parler - tel bison futé - de quelques petites choses que vous pouvez découvrir ou redécouvrir pendant l'été.

- D'abord, papillonnez sur les chroniques philo de David Abiker sur Europe 1 ici.  C'est léger et intelligent. Il tient un blog aussi. Avec aujourd'hui un beau billet sur un beau pays : le pays basque -, lisible ici. Et sinon, il a écrit un bouquin hilarant Zizi The Kid. Je vous en avais parlé sur ce blog. Vous pouvez aussi suivre le bonhomme sur Twitter
- Ensuite, vous pouvez prendre le temps de découvrir David Foenkinos si ce n'est pas déjà fait. David Foenkinos est une sorte de poète des temps moderne avec une écriture simple, drôle et enchanteresse. Alors il y a bien sûr, "La délicatesse" son dernier livre (avant Les souvenirs à la rentrée de septembre), mais Foenkinos c'est aussi le "Potentiel érotique de ma femme", "Inversion de l'Idiotie", Lennon, ou encore "Nos séparations". Burlesque, loufoque, intriguante, contemporaine et remplie de réflexions sur la vie de couple, la littérature de Foenkinos est un bonheur de simplicité et de profondeur. Certains diront que c'est trop facile. Mais qui a décrété que la littérature devait nécessairement être ennuyeuse et ardue pour être bonne ?
- Si le cœur vous en dit, vous pouvez profiter aussi de cette période estivale pour redécouvrir l'œuvre de Pierre Bourdieu. Quelle idée direz-vous ? En fait, il ne se passe pas un jour sans que l'un d'entre vous n'arrive ici en tapant le mot clé "Bourdieu" dans Google. J'avais un temps envisagé de faire un post sur l'œuvre du sociologue. Mais un post n'est pas possible. Une impression alors : Bourdieu, s'il peut apparaître à certains comme un idéologue, est en fait un sociologue d'une finesse rare. Il avait notamment vu avec son livre "La Misère du Monde" (idéal pour commencer) comment notre lien social collectif se délitait, avec les Héritiers, il avait compris l'importance du capital culturel dans la reproduction des inégalités. Il avait, par là-même, posé la question cruciale de la réforme du système éducatif français. Question toujours en suspens. Par ailleurs, et cette liste n'a rien d'exhaustif, avec "Sur la télévision" il posait les prémisses des questionnements sur les médias, leurs emballements et leur domination par le monde financier. Avec son implication dans Attac, il avait aussi compris comment la finance peut détruire les bases de notre monde, près de 15 ans avant la crise grecque. Enfin, qui s'était interrogé sur "La domination masculine" ? Non, vraiment, si l'on peut contester certains partis pris et certaines méthodes, Bourdieu est toujours d'une actualité brulante et aide à se forger un regard critique sur le monde. Allez-y !

- Que vous dire d'autre ? Si ce n'est qu'il est temps d'aller lire les documents explosifs de Mediapart sur Takkieddine, le marchand d'armes de la sarkozie.

- Dernière chose : profitez de l'été pour découvrir mon autre blog co-écrit pour L'Express avec Philippe Moreau  et qui est le regard croisé d'un journaliste et d'un communicant sur la campagne présidentielle qui démarre. A la rentrée nous monterons encore en puissance et ne pas connaître ce blog en septembre fera de vous un has-been :-) Le lien est là.
- Et sinon, un livre à lire : Dans L'Ombre de Gilles Boyer et Edouard Philippe. La politique, les hommes de l'ombre, un roman passionnant. C'est juste, enlevé, drôle et cela pose un regard à la fois amoureux et désabusé de la politique.  J'en parle ici.

A très vite. Peut-être dans les dix prochains jours, si le hasard de mes pérégrinations me conduit à vous !