Prévoir la naissance d'un enfant ne le rendra pas plus intelligent. Et alors que cette étude portait sur l'impact de la planification d'une grossesse sur le développement cognitif de l'enfant, une fois qu'elle prend en compte l'effet de facteurs tels que le statut socioéconomique, et bien les autres facteurs perdent toute influence directe sur le Q.I. de l'enfant. Prévoir sa grossesse (en recourant à une FIV par exemple), si l'on exclut le facteur socioéconomique est bien associé à des capacités cognitives plus élevées des enfants, mais le statut socioéconomique des parents est encore plus fortement associé au Q.I. des enfants.
Cette vaste étude a donc étudié comment la planification de la conception pouvait influencer les capacités cognitives des enfants aux âges de 3 et 5 ans. Les chercheurs ont constaté que les enfants non “prévus” avaient des scores de Q.I. plus faibles que les enfants “programmés” avec, par exemple des différences de capacité verbale à 5 ans de 5 mois “en avance”. Cependant, quand les chercheurs prennent en compte pour ajuster leurs résultats, le statut socioéconomique des parents, cette différence disparaît presque totalement, suggérant que la planification de la naissance n'a pratiquement pas d'influence.
Ces chercheurs de l'Université d'Oxford, de l'Université d'Essex et de l'University de Londres rappellent que de précédentes études suggèrent que les enfants nés après un délai d'attente de conception prolongé ou par PMA sont plus à risque de mauvaise santé, et certains chercheurs ont également rapporté des scores cognitifs inférieurs chez ces enfants. Cette étude a utilisé les données de la Millennium Cohort Study britannique, une étude de cohorte prospective nationale qui porte sur 18.552 familles. Cette étude a porté sur un échantillon aléatoire de nourrissons nés de 2000 à 2002. Des entretiens avec les parents ont permis de recueillir des données sur la santé de l'enfant et le statut socio-économique du foyer ainsi que des informations sur la planification de la grossesse et l'éventuel recours à un traitement de l'infertilité. Les capacités cognitives des enfants ont été testées à 3 et 5 ans. Les chercheurs ont utilisé l'échelle British Ability Scales (BAS II) afin d'évaluer 3 éléments de la capacité cognitive chez les enfants.
Le statut socioéconomique le facteur le plus important dans les différences de Q.I. observées entre les deux groupes: Au total, 41% des enfants sont nés après une grossesse imprévue, 15% à l'issue d'une grossesse non planifiée et 26% des mères à l'issue d'une grossesse espérée. Les enfants non “planifiés” obtiennent des scores plus faibles de capacités cognitives que les enfants “planifiés”. Mais après ajustement pour les autres facteurs et en particulier le statut socioéconomique, il n'y a plus de différence entre les capacités des enfants.
Les auteurs concluent qu'en fait, la planification ou non de la grossesse n'impacte pas le développement cognitif des enfants. Cette conclusion n'est pas surprenante: Les parents qui bénéficient de bonnes circonstances socio-économiques sont plus susceptibles d'être en mesure de choisir le bon moment de la conception. Ces types de facteurs sociaux et démographiques, en impactant les autres facteurs possibles, sont susceptibles d'avoir un effet plus important sur le développement de la capacité cognitive du Petit Enfant.
Source:BMJ 2011; 343:d4473Effect of pregnancy planning and fertility treatment on cognitive outcomes in children at ages 3 and 5: longitudinal cohort study.
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