D’après AGORAVOX :
Obésité en France : L’industrie alimentaire ni responsable ni coupable ?
Sans communication excessive, le ministère de la Santé a lancé, son Plan obésité 2010-2013. Programme de bonnes intentions, il fait totalement l'impasse sur les produits industriels trop gras,
trop sucrés ou trop salés pourtant premiers responsables de l'obésité !
Les slogans : « Evitez de manger trop gras, trop sucré, trop salé », « Evitez de grignoter entre les repas » et « mangez bougez » ne
donnent pas les résultats escomptés par les pouvoirs publics qui reconnaissent que : « (...) En France, près de 15 % de la population adulte est obèse. La
prévalence était de l’ordre de 8,5 %, il y a douze ans. Un enfant sur six présente un excès de poids (...) Les conséquences sur la santé sont dominées par le diabète et
l’hypertension, les maladies cardiovasculaires et respiratoires, les atteintes articulaires sources de handicap et certains cancers (...) - Site du Premier Ministre
En clair, même si le gouvernement refuse de le dire : L'autodiscipline que devaient s'appliquer les industriels de l'agroalimentaire, validée par ce même gouvernement, est un
désastre !
Il est amusant de noter que le plan précédent datant de 2006 avait été été présenté par ... Xavier Bertrand qui indiquait à l'époque que : « (...) avec le PNNS 2, nous demandons aux industriels de mieux élaborer leurs produits (...) Le PNNS 2 reprend les dix principes
généraux du PNNS 1 mais en les élargissant. On y retrouve des principes fondamentaux et auxquels les professionnels de l’alimentation, en particulier ceux des métiers de bouche, sont
attachés : aucun message émanant du PNNS ne saurait interdire ou bannir la consommation d’un quelconque aliment (...) » pouvait-on
lire sur le site de la Confédération générale de l'alimentation de détail
Au delà du fait, qu'aucun progrès n'a semble-t-il, été réalisé, pour diminuer le trop gras, le trop sucré et le trop salé, comme le souhaite le Programme Nutrition santé sur son site :
« (...) Réduction de la contribution moyenne des apports lipidiques totaux à moins de 35% des apports énergétiques journaliers, avec une réduction d’un quart de la consommation des acides
gras saturés au niveau de la moyenne de la population.
Réduction de 25% la consommation actuelle en sucres simples, et augmentation de 50% la consommation de fibres.
Réduction de la consommation moyenne de chlorure de sodium (sel) à moins de 8g par personne et par jour (...) »
On notera aussi que, l'une des propositions (Page 5) émise dans la : Synthèse des propositions des
Sociétés savantes et d’experts en nutrition, publiées à l'automne 2010, et concernant le PNNS 2011-2015 : « (...) La régulation de la publicité télévisée aux heures de grande
écoute des enfants et le développement en volume horaire des campagnes nationales nutrition santé (...) » et qui proposait :
« - de réguler la publicité aux heures de grande écoute des enfants pour les produits particulièrement gras, sucrés ou salés sur la base de normes élaborées par des spécialistes de la
nutrition et par le PNNS ;
- d’imposer un volume horaire minimal de campagnes nutrition INPES ou du PNNS à ces heures à des tarifs préférentiels et ceci quel que soit le volume horaire ;
- initier la réflexion en vue de réduire la pression publicitaire qui s’exerce sur les enfants via les autres canaux de communications très largement utilisés par les industriels :
Internet, merchandising, placement de produits dans les films, etc »
Ne figure en aucune place dans le document officiel disponible sur le site du
gouvernement.
Rappelons pour mémoire qu'en 2009 : « (...) les députés de
l'Assemblée Nationale ont voté contre un amendement qui souhaitait interdire les publicités pour les produits sucrés ou gras à la télévision « dans les quinze minutes qui précèdent et
suivent » des programmes pour la jeunesse, principale cible de l’obésité. La ministre de la Santé, de l'époque, Roselyne Bachelot, s'était opposée à cet amendement, estimant qu’il
n’était pas nécessaire puisque les publicitaires et professionnels de l'audiovisuel ont signé une charte de bonne conduite contre l'obésité chez les enfants (...) »
La seule référence à l'implication d'entreprises est à découvrir en page 38 du nouveau Plan
Obésité. Il concerne : « (...) La vente de compléments alimentaires, d’appareils, de méthodes ou produits divers, faisant état d’une action sur l’amaigrissement dans différents
médias (...) » et même si les rédacteurs du document reconnaissent que leur efficacité : (...) ne repose, dans la majorité des cas, sur aucun argument justifiant ces allégations
(...) » Hors de question de les interdire à la vente, puisque : L’objectif est d’engager les opérateurs concernés à s’assurer de la conformité à la réglementation en vigueur des
produits (...) via des mesures d’autodisciplines (...) » qui seront élaborés ... en 2012 pour une finalisation en ... 2013. Jusqu'à là ....
Néanmoins, le gouvernement a trouvé un responsable : Les consommateurs !
En effet, on peut lire sur le site du Premier Ministre : « (...)
L'obésité ne saurait se résumer à une alimentation déséquilibrée ou à un apport hypercalorique. Elle est la résultante de nombreux facteurs tels que le mode de vie, les
impacts environnementaux, les déterminants sociaux, les contraintes économiques, les facteurs biologiques, les prédispositions génétiques (...) les pouvoirs publics s’engagent résolument
dans la prévention de l’obésité, l’amélioration de sa prise en charge, la coordination des soins au niveau national et territorial, tout en accroissant l’effort de recherche
(...) »
On pourrait en rire, si ce n'était pas si grave ! Au delà du fait qu'une alimentation saine est hors de prix et que les campagnes de prévention ont prouvé leur inefficacité, il est
ahurissant de constater qu'on préfère consacrer des sommes qui seront de plus en plus astronomiques à la recherche sur l'obésité plutôt qu'interdire la vente de produits qui la
provoque !
Constat étayé par le refus de Xavier Bertrand, ministre de la santé, de légiférer sur le sujet
comme il l'a prouvé lors de son voyage express aux Antilles où : « De nombreux produits commercialisés en Outre Mer présentent une teneur en sucre supérieure à celle que l’on
retrouve dans des mets similaires en hexagone (...) Autant d’éléments qui font le lit de l’obésité dans des départements déjà fortement touchés (...) » Et où il a préféré :
« (...) mandater pendant l'été les directeurs d'ARS (Agence régionale de santé) ultra-marins de façon à ce qu'ils engagent avec les fabricants dès la rentrée des
discussions pour baisser la teneur en sucre des produits (...) »
Et oui, toujours cette bonne vielle autodiscipline des entreprises, face à des consommateurs irresponsables !
Que les obèses actuels et à venir le sachent, ce gouvernement et sa majorité ne : sauraient interdire ou bannir la consommation d’un quelconque aliment ... un
chantage à l'emploi des organisations patronales saurait de toute façon leur rappeler ! Et comme les élections approchent ...