Les concerts se suivent... et ne s'améliorent pas !!! Et c'est bien dommage. "Dommage", c'est bien le mot que nous avions aux lèvres, mon ami Laurent et moi, à la sortie du concert des fameux Gipsy Kings, aux arènes de Palavas-les-Flots, mardi dernier.
Il faut dire que ça commençait plutôt mal, le concert devait avoir lieu à 21h30 et un orage a éclaté sur Montpellier et ses environs vers 20h. Une heure plus tard, Laurent et moi entrions dans Palavas-les-Flots, qui portait bien son nom, sous la pluie et sans vraiment savoir si le spectacle aurait lieu.
Arrivés aux arènes, la foule amassée devant la porte nous a rassuré sur ce point. A l'entrée, c'était un bordel incroyable. Les hommes de la sécurité, pourtant nombreux, ne laissaient passer qu'une personne à la fois. Et surtout, dès qu'ils voyaient des amis ou des cousins dans la file d'attente, ils leur faisaient signe de doubler tout le monde, leur tapaient la bise... une véritable organisation palavasienne !
Nous avions pris des places debout dans la fosse, pour profiter au maximum de l'ambiance et, une fois à l'intérieur, le sol des arènes nous a fait penser à une chanson de Jane Birkin. Le pauvre Laulau, moins habitué que moi aux concerts, avait mis des chaussures de ville et n'avait pas de k-way. Sur ce dernier point, j'ai pu le dépanner en ressortant un Adidas, d'une belle couleur, presque aussi ancien que les Gipsy Kings...
Les arènes étaient pleines. Une grosse moitié du public était composée de gitans, le reste était un sorte de mélange entre vacanciers et gens du coin. Il y avait même un groupe d'Américains, visiblement un peu paumés. Une assistance bigarrée...
La pluie s'étant arrêtée, un peu avant 22h, un des organisateurs est venu nous dire que le concert des Gipsy Kings allait commencer directement, sans la première partie. Pas très grave, c'est toujours nul les premières parties !
En revanche, il nous a annoncé que les techniciens avaient fait leur possible pour que le concert ait lieu malgré les conditions climatiques et que, pour des raisons de sécurité, nous n'aurions pas tout à fait la lumière prévue pour le show.
C'était un euphémisme ! En effet, le concert a commencé sans éclairage sur scène mais avec les projecteurs des arènes allumés...
Nous nous sommes vite rendus compte qu'il n'y avait pas que la lumière qui posait problème. Le son était pourri. Malgré tout ça, le concert a commencé dans une ambiance plutôt sympa, la majorité du public étant vraiment motivée pour applaudir Nicolas Reyes (photo ci-contre), ses frères et ses cousins.
Car les Gipsy Kings, c'est une histoire de famille... de deux familles en fait. Les Reyes (cinq frères), originaires d'Arles, fils du chanteur José Reyes, et les Baliardo (trois frères), originaires de Montpellier, petits fils du célèbre Manitas de Plata, et cousins des Reyes. Si vous voulez en savoir un peu plus sur Manitas de Plata et José Reyes, deux grands noms de la musique gitanes, je vous invite à lire mon article de mars dernier
Le groupe s'est réellement développé dans les années 80 sous l'impulsion de Chico Bouchikhi, qui le quitta en 1991 (sans doute pour une histoire de pognon) pour créer Chico et les Gypsies
C'est bien les vrais Gipsy Kings que nous avions mardi soir à Palavas. La preuve, après l'intro que vous avez pu voir sur la vidéo précédente, ils ont enchainé par un de leurs succès majeurs, Djobi, Djoba :
Au bout de trois quarts d'heure de concert, l'ingé lumière s'est décidé à éteindre partiellement les projecteurs des arènes... pour allumer ceux de la scène, tournés vers le public. Nous sommes restés environ 20 minutes avec la lumière dans la gueule avant qu'enfin tout devienne à peu près normal.
Pour en revenir à la musique, les grands succès des Gipsy Kings, on y a eu droit au compte goutte, alors que tout le monde attendait ça.
En revanche, ils nous ont joué pas mal de titres de l'album qui va bientôt sortir, comme ce Samba, Samba, comportant des arrangements latino-américain qui rénove un peu leur rumba-flamenca habituelle, sans pour autant l'améliorer.
Les Gispy Kings ne sont visiblement pas des bêtes de scène. Les longs silences entre chaque chansons et les piètres tentatives de Nicolas Reyes pour échanger avec le public n'ont pas vraiment contribué à créer une atmosphère de fête, comme nous l'espérions.
Pourtant, des "lo lai lo lai", nous en avons eu, mais il faut croire que ça ne suffit pas...
Après les problèmes techniques et dans cette ambiance un peu molle, Laulau et moi nous demandions quand allait vraiment commencer le concert.
Nous avons eu quelques balades qui n'ont pas vraiment arrangé les choses. Comme cette adaptation hispanisante de Stranger in the night, qui figurera également sur leur prochain album :
Les huit guitaristes étaient accompagnés d'un bassiste, un percu, un batteur et un clavier, pas vraiment gitanos, et visiblement portés sur le jazz et le particulièrement le latin jazz.
Au bout d'une grosse heure de concert, ils sont partis, chacun à leur tour, dans des solos interminables. On se serait cru au concert de Santana... en pire !
Pendant ce temps là, nos Reyes et Baliardo se reposaient en backstage, à part le guitariste solo, Tonino Baliardo, dont il faut souligner l'excellente prestation (il n'est pas sur cette photo...) .
Et puis, vers 23h45 (je ne suis plus très sûr de l'heure), ils ont enfin réussi à mettre de l'ambiance en jouant leur excellente et très connue reprise de Volare :
A la fin de la chanson, Laurent s'est tourné vers moi et m'a dit "Enfin, ça commence !", naïf qu'il est... Moi, en tant que vieux briscard des concerts, je lui ai répondu "Non, je pense que c'est fini !". Et c'était bel et bien le cas.
Comme nous, le public un peu abasourdi n'a pas trop forcé pour le rappel. Le groupe est tout de même revenu pour une ultime chanson. Une seule, celle que tout le monde attendait, Bamboleo
C'était sympa, mais un peu tard...
Cela faisait 20 ans que les Gipsy Kings n'avaient pas joué dans leur région et ce concert était l'unique date en France de leur tournée 2011. Dans ces conditions, on aurait pu s'attendre à un peu plus que le minimum syndical.
Sans doute le public de Las Vegas ou de Miami est-il plus méritant...
En ce qui me concerne, je suis un peu tanné des concerts. Celui-ci devait être environ mon cinquantième du mois. Je vais faire une petite pause, vous ne m'en voudrez pas j'espère.
A bientôt pour de nouvelles aventures musicales !!!