Des sous ! Sous la menace des agences de notation et des marchés le gouvernement français est contraint à rechercher de nouveaux gisements d'économies et de recettes fiscales pour honorer son engagement de réduction du déficit public. Un coup de rabot supplémentaire sur les nombreuses niches fiscales est inévitable. Oui mais lesquelles ? Pas la TVA réduite pour la restauration a promis cette semaine aux intéressés Nicolas Sarkozy. Ce secteur a tiré l'emploi au Puy-en-Velay n'hésite pas à clamer Laurent Wauquiez qui estime qu'un retour en arrière serait une erreur.
La répartition équitable des efforts ne semble pas être le point fort de Nicolas Sarkozy. Si aujourd'hui tout le monde reconnaît que l'abaissement de la TVA dans la restauration a été dicté à Jacques Chirac par des considérations clientélistes, deux années plus tard, aucun bilan objectif ne vient évaluer les répercussions de la mesure particulièrement onéreuse pour l'Etat (entre 3 et 4 milliards par an).
Cela n'a pas empêché le Chef de l'Etat en déplacement mardi dans l'Hérault d'affirmer que la mesure a "produit des effets", que les professionnels ont "tenu leurs engagements". "Les rapports le montrent" a-t-il indiqué sans citer ses sources.
La messe étant dite il restait à Laurent Wauquiez de la répéter. Le ministre des universités et maire du Puy-en-Velay s'y est appliqué jeudi sur France Inter.
"Cet avantage (le taux de TVA à 5,5%) pour les restaurateurs et les cafetiers, il reste là. Les restaurateurs, les cafetiers, leurs clients, il faut peut être les soigner avant la présidentielle Laurent Wauquiez ?" interroge Pierre Weill, le journaliste de la station publique.
La réponse du ministre fuse, hallucinante : "Vous savez ce qu'il faut surtout soigner ce sont les apprentis qui sont dans les restaurants, c'est les emplois qui ont été créés dans les restaurants. Moi je le vois dans ma ville du Puy-en-Velay, qu'est-ce qui m'a tiré l'emploi dans la période de crise : la restauration et les cafetiers".
Voilà qui est dit. Et pour enfoncer le clou et assurer sa côte auprès du président de la république, le président du club "la droite sociale" (à moins que ce ne soit devenu la droite commerciale), conclut : "je ne vais pas tomber dans cet espèce de poujadisme consistant à prendre le pistolet et à tirer sur les cafetiers et restaurateurs. Je pense que c'est une vraie erreur".
En mai dernier pourtant, Laurent Wauquiez n'avait pas hésité à tirer à l'arme lourde sur "les dérives de l'assistanat", qualifié de "cancer de la société".
Crédit photo : Wikimedia (Alesclar)
Vidéo : se rendre à 12'17
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