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Les mots prennent la mer,
dérivent aux caprices des océans de l'âme,
de larmes se nourrissent en sourdes attentes.
N'est que le ciel pour nous guider,
en plumes attentives.
*
Dire ce temps de vague à l’âme
Qui effleure les feuillages
En frêles lumières
Sous le souffle délicat d’un vent matinal
.
Ton souffle dans le noir se faisait longue plainte
Tu lançais aux étoiles ton cri
Comme une longue agonie
Pour un peuple perdu
.
Là-bas où l’orient de tes mots hésitent
La mer sera morte
Sacrifiée sur l’autel de pauvres apprentis
Leur science ne saura rien y faire
Ils seront devant leurs cornues
Les yeux hagards d’avoir trop joué
.
Comme les autres
Porteront le deuil
De leur descendance condamnée
Dans le silence de leur culpabilité
*
Hélas trop peu nombreux sont encore
Ceux qui réclament des comptes
Aux sombres falsificateurs de l’histoire
.
Ceux-là pérorent
Se distribuent les portefeuilles
Se partagent or et argent
Arrogants et cyniques
Corrompus et sectaires
L’œil rivé sur les indices
Ils souillent le monde
Condamnent sans état d’âme
Leurs propres enfants
*
Tes doigts tendres cherchent ma peau
Mais déjà la voilà
Brûlante
Irritée
Irradiée
.
Ils se taisent sur les cadavres nouveau-nés
Voilent les larmes et le désespoir
D’une censure abjecte
*
Cœur ébranlé de tristesse
Mes doigts ne savent plus rien dire
Mes yeux regardent la douce lumière
S’élever dans le vert sombre du marronnier d’en face
.
Immuable temps
Où poser mes soupirs vains
Sur la page blanche
Saignent cœurs en berne
.
Manosque, 26 juin 2011
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