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SHOEGAZE - Adeptes du Shoegazing et de l’indie pop, soyez heureux ! Voici les The Pains of Being Pure at Heart (avec un nom pareil, c’est déjà l’amour entre eux et moi) avec leur deuxième opus BELONG. Emmenés de mains de maître par deux musiciens influents (Flood à la production et Alan Moulder au mixage), le groupe se révèle flamboyant, fragile, candide et spontané à la fois… Ah, que c’est bon !
D’accord, qui a dit ‘c’est quoi le Shoegazing ?’ ? J’entends bien que ce terme n’est pas familier à tous, mais quand même ! Popularisé par le célèbre NME (et dans une moindre mesure The Melody Maker qui avait trouvé un autre nom, soit disant en passant !), ce mouvement de rock alternatif (proche de la dream pop), a été révélé et propulsé par les brillants My Bloody Valentine, Ride, Cocteau Twins, The Jesus and Mary Chains, M83, etc.Les New Yorkais de The Pains of Being Pure at Heart, sont dans la lignée de ces groupes phares. Produit par Flood (PJ Harvey, Depeche Mode) et mixé par Alan Moulder (Ride, My Bloody Valentine), BELONG nous plonge dès le premier morceau éponyme dans les guitares bien grasses et ce son très 90’s mais hypnotisant, avec une vraie batterie et un zeste de bonne basse.
Comme l’histoire musicale est un éternel recommencement avec, à chaque fois, une originalité propre à chaque groupe, on peut largement dire que The Pains of Being Pure At Heart atteint les meilleurs productions de ce courant musical… ‘Heart In Your Heartbreak’ est un joyau, lipide, lumineux (like a cold california sky ?) et procure un joli moment de nostalgie et de jouvence… Je vais encore passer pour le dinosaure de service, mais quand un groupe arrive à me faire perdre 20 ans en trois minutes 45 secondes, moi, que voulez-vous, je fonds…
Et puis, que dire de ces voix délicates, de ce côté 'oh le vilain garçon' (Girl of 1,000 Dreams) et des joyaux que sont ‘Anne With An E’ et ‘Strange’ qui font penser au groupe mancunien James (hurla ma moitié de la pièce voisine… rendons à César…). Heureusement, The Pains of Being Pure at Heart évite de se perdre en route et garde cette fragilité dans le songwriting et cette spontanéité précieuse.
Après le bonheur arrive (logiquement ?) un peu la part d’ombre (qui n’arrive, cependant, pas à gâcher l’ensemble) avec les moyens ‘My Terrible Friend’ et ‘Too Tough’.
Bien sûr, d’aucuns pourront augurer que nos cœurs purs sont un peu tendres et, donc, fragiles et sans grande originalité… Mais combien d’albums vous ont donné un sourire jusqu’aux oreilles et des années en moins ? Allez, on parie que vous allez vous jeter sur YouTube pour en avoir le cœur net… Alors, pour le rajeunissement, on écoute ‘My Terrible Friend’ (même moyen, ça reste jouissif, je vous dis !) et, pour la perle, on achète l’album entier, merci !
Rassurez-vous, je ne suis pas totalement hystérique au point d’écouter cet album en boucle, mais j’avoue que j’ai été surprise à l’écoute de cet opus. Je ne pensais pas trouver dans ce groupe au nom incroyablement peu vendeur (beau, poétique, mais trop long) une réminiscence de mes jeunes (et belles) années anglaises… Pour quelqu’un qui a grandi avec The Kinks, The Clash, Depeche Mode et The Cure et à achever sa croissance avec Blur, trouver, après plus de 20 ans un groupe et un son pareils, c’était un peu comme chercher le graal… Bon, pour le graal, ce n’est pas encore cela mais, si on en reste au Shoegazing, et bien, on a au moins trouvé notre Lancelot…