Le vent était favorable et la mer tranquille, et cependant un Pilote y visitait son vaisseau, plaçait son ancre, préparait ses cordages, allait deçà, delà autour de ses voiles, et prenait garde à tout. Un de ses passagers s’en étonna.
Patron, lui dit-il, à quoi bon vous empresser si fort ? À voir cette agitation, qui ne croirait que nous serions à la veille de péril ? et cependant la mer et le vent, tout nous rit. Que craignez-vous ?
Rien pour le présent, répondit le sage pilote ; mais pour l’avenir, je crains toujours. Lorsque nous y penserons le moins, une tempête peut s’élever. Où en serions-nous, je vous prie, si elle venait nous surprendre au dépourvu ?
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