Il s'agit d'un futsumushi sencha (étuvage standard) récolte mécanique. En comparaison d'un thé récolté à la main ou au sécateur, ses feuilles sont plus brisées, mais celles-ci sont finement roulées, et font montre d'un beau vert profond d'une remarquable uniformité et de lustre.
Pour une première approche, des conditions d'infusions classiques (3g/pers; 70ml/pers; 70°C; 70s) donnent un résultat très satisfaisant, une liqueur riche en saveurs et parfums, un thé doux et facile à boire. Néanmoins, il est manifeste que l'on peut le pousser un peu plus, avec plus de feuilles pour 1min30 d'infusion avec une eau plus tiède, 65°C environ. Le résultat est une liqueur dont les tonalités beurrées et vanillées apparaissent plus clairement, en même temps que cette liqueur se fait plus agressive en bouche et que sent des notes végétales particulières qui rappellent kabuse-cha et thés issus de cultures ombrées.
En fait, je n'ai jamais pu trouver de conditions précises (force et temps d'ombrage) de fabrication qui font un "kabuse-cha". Entre couvrir seulement pour un peu plus de douceur et de couleur, et couvrir pour se rapprocher d'un gyokuro, parfois, quant on regarde le résultat, la frontière est vraiment floue. Pourtant il y a lors des concours une catégories "kabuse-cha". Dans la mesure où l'ombrage est une pratique extrêmement courante, je me demande s'il existe vraiment une légitimités à faire la distinction entre kabuse-cha et sencha.
Pour en revenir à cet excellent Yama no Ibuki, il représentent selon moi une illustration parfaite de cette frontière floue entre les "deux types" de thé japonais évoqués ici.