Groupe en pleine ascension après la sortie de leur deuxième album 'An Hour With' en février dernier, les membres de Vegas reviennent tout juste des Francofolies de Spa, où ils ont défendu avec succès leurs nouvelles compositions. C'est l'un des fondateurs du groupe, le guitariste Sébastien Gérard, qui s'est plié au jeu de l'interview
Interview présente sur Rocknfrance : http://www.rocknfrance.fr/i15291i-interview-de-vegas
C'est en 2005 que Vegas donne son premier concert. Peut-on revenir sur l'origine du groupe ?
Vegas, formé par Fox et moi-même (Seb, guitariste) en 2004, notre but était de composer notre propre répertoire. Nous étions lassés de nos groupes de cover. On a recruté Julien et Al pour terminer la formation du quatuor. C’est la formule qu’on voulait dès la départ, à 4, secondé par un ordinateur en guise de clavier.
Pourquoi ce nom, Vegas ? Y a t-il un rapport avec Las Vegas et le monde du jeu ?
On dit généralement que c’est la ville où tout est possible. Alors pourquoi ne pas y tenter notre chance à notre manière… Plus largement, c’est l’aspect efficace du nom qui nous a séduit. On est pas contre un poker à l’amicale mais ne crois pas qu’on écume les casinos de la planète.
Au sein du groupe on note des influences partagées allant du rock au hip hop. Comment avez-vous trouvez le son, le style Vegas du départ ?
Il a fallut beaucoup tâtonner pour trouver notre optique. On ne voulait pas tomber dans le "piège" de la new-wave qui nous avait vu naître. Il nous fallait un son actuel. Al, après de nombreuses expériences dans divers crew et en solo , voulait approcher l’anglais et la pop pour plus de fluidité. Nos origines différentes sont notre force et notre son notre objectif commun. Nous sommes et serons toujours en chemin quelque part.
A ce jour, deux albums, dont "An Hour With" sorti en début d'année 2011. Une certaine évolution a été notée sur ce dernier, avec notamment une bonne présence de sonorités électro. Comment définissez-vous le style Vegas, qui mélange de nombreuses influences ?
Il est évident que, dans le dernier album, l’électronique est devenue un cinquième membre et non plus un soutien. On assume pleinement cet aspect de notre son. Mais comme nous le disions précédemment, nous avons trouvé un son plutôt qu’un style. Notre style est d’évoluer dans notre univers. Comme celui-ci fluctue selon nos humeurs, il est impossible à définir. C’est un choix et une certaine liberté. Il peut être rock, electro, ambiant ou même les trois à la fois. Pour faire simple, je dirais donc que l’on joue du rock pop. Du rock dans toute sa diversité mais toujours avec cette démarche mélodique.
L'album est percutant, dansant. Y a t-il une envie de rapprocher le rock des dancefloors ?
On joue le son qu’on aime et on veut le diffuser le plus largement possible. Festivals, salles de concerts, dance-hall,… Tant que la foule est là, on répondra présent. Nous ne sommes fermés à aucun univers prêt à nous ouvrir les bras… Qui a dit que le rock devait rester cloisonné dans un garage ?
En tant que français si je vous dis que la Belgique est un pays qui bouge beaucoup en matière de musique et de rock notamment, qu'avez-vous a dire à ce sujet et quel image avez-vous de la France ?
La France ? Heuuu…, Téléphone ? .. Sérieusement, la France est un pays de tradition et les artistes de vos frontières les ont largement dépassées. Cependant, vos traditions sont principalement liées à la langue française. De part notre multilinguisme, c’est naturellement que nous nous sommes tournés vers les sons anglo-saxons,… Ce qui a facilité l’ouverture des mentalités à ces sonorités nouvelles. Notre pays étant tout petit, il était évident qu’il fallait se nourrir du monde extérieur. Avec une personnalité propre, le belge à digéré, pour exprimer à sa manière les choses qu’il vit et qui l’entourent. Cette tradition artistique est pour moi la raison de la diversité et de la détermination à promouvoir la culture en général, en Belgique. Par contre, lors de nos concerts en France, j’ai toujours été impressionné par le sérieux et la qualité de l’accueil et des infrastructures mises à disposition dans vos villes. Chez nous, il est plus courant de croiser des équipes de bénévoles qui se donnent corps et âme pour faire vivre un évènement, comptant sur leurs propres forces.
Vous avez récemment participé aux Franco de Spa, c'est un rendez-vous incontournable pour un groupe belge. Y a t-il une appréhension particulière à s'y produire ?
L’appréhension est commune à tout concert, faire encore mieux que son maximum. Ca peut paraître bateau mais c’est ce qui nous pousse à bosser plus encore. Toujours être plus précis, plus en place.. Tout donner, quoi… Maintenant, il est évident que sur un évènement comme les Francos, nous nous savons attendus par la presse et le public, on ne veut décevoir personne… à commencer par nous même.. C’est aussi l’occasion de rencontrer un maximum de professionnels sur un espace réduit mais une bonne rencontre peut très bien se produire lors d un terrible festival perdu dans les champs.. Le plaisir et les opportunités sont à saisir partout ..
La réussite est là, l'album a figuré parmi les meilleurs ventes d'albums belges en Belgique. Quelle est aujourd'hui votre ambition ?
Comme disait l’autre, "Toujours plus loin, toujours plus haut" (rires)… On est super content des retombées de notre second album, c’est très motivant. On a eu un très bon accueil, tant par le public que par les principales radios nationales. Il reste maintenant à attaquer l’international. On espère toujours plus de dates et élargir nos horizons. On rêve de grosses scènes, de voyages de rencontres… il y a encore tellement de choses à faire. On bosse pour se donner les moyens de croire en nos ambitions.
J'aimerai aborder votre travail de compositions, qui fait quoi au sein du groupe ?
Pour faire simple, on ne jamme quasiment jamais. Pas qu’on n'aime pas ça, mais ce n’est pas notre mode de travail pour Vegas. On bosse dans notre coin, chacun sur son pc ou son deck k7. On enregistre ce qui nous plait. Parfois on se voit par 2 ou 3 pour bidouiller un son ou poser une gratte, une batterie…On s’envoie des mp3 pour avoir des avis. De cette manière, quand on présente une idée de compo aux autres, ils ont directement une version plus ou moins aboutie du morceau. Après, chacun y met sa touche ou parfois, le morceau passe à la trappe. Ca permet de pouvoir être assez productif et de pouvoir bosser efficacement en répétition. C’est même assez agréable comme sensation, je trouve. Tu chipotes un morceau, l’envoie aux autres qui bloquent la structure. Et quand tu arrives à la répète, le morceau swing déjà alors qu’il n’existe même pas encore.
Qu'est-ce qui vous inspire dans vos textes ? De quoi parlez-vous d'ailleurs ?
C’est Al qui écrit tous les textes. Il s’inspire généralement de faits de vie, de choses qui le touchent, lui ou ses amis proches. D’un ressenti vis-à-vis de situations rencontrées. Il n’est pas du genre à s’étendre sur des problèmes politiques ou sociaux. Il chante son feeling, ses humeurs, sa vision de la vie. Souvent il met en image ses pensées et si c’est une idée, généralement, elle prend les traits d’une fille.
Vegas - Better days from Vegas on Vimeo.
Le chant est en anglais, est-ce un plus dans un pays comme la Belgique, qui a plusieurs langues ?
En Belgique comme dans tous les pays du monde, les gens écoutent des chansons en anglais. Cette langue à un rayon de diffusion incroyable et c’est tant mieux.
Etes-vous attachés à l'histoire du rock ?
Le rock ça se vit tous les jours. Ca te forge et te fait grandir. Il nous à toujours accompagné et nous accompagnera toujours. C’est important de savoir d’où on vient et comme dans toute philosophie ou idéologie, il y a des grands noms qui ont marqué l’évolution. Les chefs d’œuvres et les erreurs de nos ainés sont leur cadeau pour toutes les générations à venir…
La Belgique est marqué par des artistes comme Jacques Brel, grande figure de la chanson française, Vegas en français, est ce possible ?
Non. L’anglais est un choix délibéré pour la musicalité. De plus , Alix venant du rap, il avait vraiment envie de trancher vis-à-vis de notre langue natale.
Allez-vous vous produire en France prochainement, si non, recherchez-vous des dates ?
Pas encore de projets concrets pour la France, peut-être quelque chose sur le feu au niveau de notre bookeuse.. Mais je n’en sais pas plus. Donc, nous sommes tout prêt à vous visiter.. invitez nous, on viendra et vous ne le regretterez pas, on est sympa… (rires). Nous sommes bien sûr toujours avides de dates. Même si notre agenda se remplit petit à petit. Nous sommes boulimiques de scènes… Gimme more and more..
Avec quels groupes ou artistes belges avez-vous le plus d'affinité ?
On a croisé pas mal de groupes durant nos dernières dates et généralement ca se passe bien. C’est toujours l’occasion de mettre un visage sur certains noms et de boire un verre backstage. Je pourrais donc en citer plusieurs…Alors autant n’en citer aucun (rires)...
Savez-vous aujourd'hui qu'elle va être l'évolution du groupe pour un prochain album ?
On a trouvé un certain équilibre entre nos sons organiques et électroniques. On va continuer dans cette voie.. Sauf si la marée change ou qu’un oiseau siffle sous un cèdre. On n’est jamais à l’abri de rien….
Et dans les jours à venir, c'est vacances ou concerts ?
Après le Rising festival, on à 15 jours off.. On va en profiter pour glander un peu.. Faire des fêtes, se retrouver autour d’un verre et peut-être d’un pc.. Passer une nuit blanche ou l’autre une guitare à la main..
Merci à vous, je vous laisse le mot de la fin :
Vegas déferle sur la France…. Keep on Rocking… !!!
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