L'annonce faite par l'AFP du souhait de Michèle Alliot-Marie, Ministre de l'Intérieur chargée des cultes, de « mettre en cause le fonctionnement de la Miviludes », de « décomplexer la lutte contre des dérives sectaires » et d'« assurer la liberté de croyance de tous » est saluée avec plaisir par les Raëliens de France qui restent toutefois lucides quant à la capacité dont la ministre dispose pour inverser rapidement la « sectophobie » des Français. L'antisémitisme, qui fut très culturel en France pendant des siècles, a eu beaucoup de mal à s'atténuer malgré l'horreur de l'holocauste révélé à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et reste malgré tout toujours présent dans le subconscient des français, comme le prouvent, entre autres, les récentes profanations de cimetières juifs. La haine, qui a été savamment instillée pendant très longtemps par les gouvernements dans l'esprit et la culture française, ne disparaît pas d'un trait de plume par une décision ministérielle ! Tout comme chaque français serait prêt à clamer un haineux et raciste « sale juif » ou « sale arabe » à toute personne sémite avec qui il pourrait se trouver en conflit, tout membre d'une minorité religieuse dans ce pays devra, pendant très longtemps encore, se voir discriminé sous de faux prétextes, pour la seule et unique raison qu'il est « membre d'une secte », et ce même si le gouvernement décide de ne plus encourager cette haine officiellement et même de lutter contre. Il faudra plus, comme par exemple : des lois précises faisant bénéficier les membres des minorités religieuses des mêmes protections que les juifs ou les musulmans ; la création d'une mission interministérielle pour promouvoir la tolérance et le respect de la dignité des membres de ces minorités et remplaçant l'odieuse MIVILUDES : un organisme qui pourrait s'appeler la MIVILUDI (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre la discrimination et l'intolérance) ; un rapport parlementaire établissant une liste des sociétés et administrations dangereuses, car intolérantes et discriminatoires envers les minorités, pour remplacer le tout aussi odieux rapport sur les sectes dangereuses ; avec des directives aux juges de toujours être très rigoureux envers ceux qui pratiquent des discriminations envers ces mêmes minorités, remplaçant ainsi l'également odieuse directive envoyées aux juges d'être « rigoureux dans les jugements envers les sectes et ses membres ». Il faudra également demander la destruction officielle du fameux rapport parlementaire en présentant les excuses du parlement français envers les membres de toutes les organisations montrées du doigt dans ce rapport qui restera une des plus grandes hontes de l'Histoire de France. Enfin, il faudra créer une loi visant à réprimer la manipulation mentale des administrations – et de la police en particulier – qui poussent les gens qui quittent une minorité religieuse (les apostats) à engager des poursuites contre leur ancienne religion. Cette loi remplacera l'infâme loi en préparation visant à poursuivre les minorités pour abus de faiblesse, simplement si une personne ayant des difficultés passagères trouve consolation en joignant une minorité religieuse. De tous temps, les personnes en souffrance ont trouvé un support – par exemple dans les religions traditionnelles – et personne n'a jamais songé à poursuivre l'Eglise catholique – par exemple pour « abus de faiblesse » – lorsqu'une personne a entre autres rejoint un monastère ou un couvent en lui faisant don de tous ses biens. Les psychothérapeutes qui prennent des patients pour de longues, coûteuses, et presque toujours inefficaces thérapies, ne sont-ils pas eux aussi coupables « d'abus de faiblesse » ? Les médecins et l'industrie pharmaceutique vivant sur la dépendance des gens en proposant des antidépresseurs et des tranquillisants ne sont-ils pas eux aussi coupables « d'abus de faiblesse » ? En vérité, c'est la liberté fondamentale des gens qui souffrent de trouver un nouvel équilibre en choisissant librement la voie qui les mènera à un nouveau bonheur, que cela soit fait en suivant des voies médicales ou des voies religieuses, et ce même dans les plus petites minorités. Les différents organismes qui se sont succédés après le scandaleux rapport parlementaire sur les sectes de 1996 – Observatoire des sectes, MILS et MIVILUDES –, ont tous efficacement usé des crédits publiques pour encourager la manipulation médiatique et salir tout membre de mouvement minoritaire, sans tenir compte d'aucun avis d'experts, ni même des principes fondamentaux édictés par la Charte des droits de l'homme dont la France aime s'honorer. Un bel exemple de manipulation insidieuse est donné dans la dépêche AFP en date du 6 février 2008 sur le sujet et reprenant vos propos. Celle-ci ose citer « l'historien des religions » Odon Vallet, dans son « petit lexique des mots essentiels », selon lequel une secte serait « à la fois un lieu où on suit un chef et où l'on se coupe du monde. [...] La secte est une île et la religion un continent ». Raël, leader du Mouvement Raëlien déclare à ce sujet : « Si on en croit ce soi-disant expert, en fait manipulé lui-même par la culture "sectophobique" française, une île est un endroit où l'on se coupe du monde… Voilà une attaque directe contre la dignité, entre autres, des guadeloupéens, martiniquais, corses, tahitiens… Et le fait que la presse, en reprenant vos propos, se croit obligée de les contredire en citant ce soi-disant historien "sectophobe", prouve à quel point le mal est profond et à quel point les medias sont profondément contaminés par des années de "sectophobie" officielle qui est devenue culturelle. Il y avait des historiens allemands antisémites et la presse pouvait aussi choisir de les citer pour lutter contre la tolérance. Pourquoi les journalistes n'ont-ils pas choisi, pour soutenir vos propos, de citer plutôt – et la plupart des vrais historiens le sont vraiment – un historien des religions favorable à la tolérance et au respect des minorités ? On voit ainsi clairement à quel point les medias sont imprégnés de cette "sectophobie" culturelle et maladive. La référence de ce soi-disant historien, intolérant aux insulaires qui seraient semblables à une "secte", est particulièrement choquante. Les indépendantistes corses ont-ils le désir de se couper du monde, ou bien plutôt d'organiser un paysage politique plus adapté à leur particularisme, leur permettant de mieux contribuer à la diversité requise pour un équilibre mondial ? Tout comme les membres des minorités religieuses veulent organiser leur vie selon un modèle différent en usant justement de leur droit à la différence et à la dignité dans cette différence. » Raël ajoute : « Le "pauvre" Odon Vallet et les journalistes qui propagent ses propos haineux oublie-t-ils que les grandes religions ont toutes commencé en étant considérées comme des "sectes" ? Elles ont donc toutes été des îles avant de devenir des continents. Et le lieu où il prétend que l'on s'isole est devenu un lieu où la majorité se rassemble. Sa "sectophobie" aveugle l'empêche de voir une impossible métamorphose d'une île en continent. » « La condescendance de cet "historien" est inadmissible et est un parfait exemple de manipulation médiatique pour augmenter la "sectophobie" des français », conclu Raël, qui rappelle que chacun a la liberté de choisir de vivre sur une île ! Dans ce pays où l'on n'accepte pas que quelqu'un choisisse librement sa religion – son île – sans mettre en doute son équilibre psychique ou sa santé mentale, il serait plus juste de donner cette simple définition de la secte en France : « la secte, c'est la religion des autres ». Dans un de ses écrits, Raël mentionnait que « lorsque la foi des autres vous dérange, c'est que vous n'êtes pas très sûrs de vos propres conceptions de la vie et de l'univers »… Le Mouvement Raëlien souhaite bon succès à Michèle Alliot-Marie dans son entreprise, et tient à lui assurer qu'elle peut compter sur les Raëliens de France pour continuer à exprimer sans modération leur différence, de façon à déranger positivement et enrichir ainsi la diversité du paysage culturel français.