A la frontière pour entrer au Chili, les policiers sont un peu paranoïaques. Ils ont pas envie qu'on ramène des trucs sales de Bolivie, alors ils demandent 50 fois si on a une pomme. J'ai cherché mais j'ai pas trouvé d'infos là dessus. Est-ce qu'un jour un touriste à fait entrer une pomme pourrie dans le pays ?!Dans mon nouveau pays, il y a des vraies routes avec du goudron. Dans le nord, désertique, les lampes sont solaires. Les gens n'ont plus le droit de monter dans le bus pour te vendre des trucs. Et quand tu arrives en ville, c'est vraiment une ville. Iquique, c'est la première ville que j'ai vu au Chili. Et ça m'a plu. Maisons colorées où le jaune tournesol côtoie le bleu turquoise et le rouge. Habitants accueillants. Des panneaux indiquant le chemin à suivre en cas de tsunami décorent les rues. Port animé. Pélicans et mouettes discutent le bout de gras pendant que les phoques se prélassent sur le ponton. Soleil d'hiver.J'aime bien discuter avec tout le monde pour savoir ce qu'il y a faire dans le coin et ce jour là, tout le monde à l'auberge s'est mis à me parler de « la fête », de « la grande fête de la Virgen del Carmen ». Comme je savais pas trop de quoi il s'agissait, je suis allée voir. La Tirana, c'est pas très loin d'Iquique et puis soi-disant c'est un tout petit village… sauf que là on a mis des heures pour y aller à cause des bouchons et quand je suis arrivée, j'ai découvert un champs de bus, entassés les uns sur les autres et des milliers de gens partout. Il y avait des stands de saucisses et de viandes, des dames qui vendaient des collants, des mamies avec des mandarines et ça me faisait un peu penser à la foire de Longwy où ma mère m'emmenait chaque mois de septembre ! Et puis j'ai entendu de la musique alors j'ai tendu l'oreille et je me suis laissée guider. J'ai un peu tourné en rond et quand il n'y avait plus de risque que je marche sur un chien, j'ai levé les yeux. J'étais au milieu de plein de tentes de gitans. Ils m'ont expliqué que chaque année a lieu ici une grande fête catholique. Les croyants viennent de partout et dansent et prient pendant une semaine en l'honneur de la Vierge del Carmen. Portée par les rythmes des fanfares et éblouie par les couleurs des costumes de chacun, j'ai surpris mon pied en train de battre la mesure. Du rouge, de l'or, du blanc, des Jésus, des diables, des Oiseaux de lumières, il y en avait pour tous les goûts ! Les premiers martyres ont commencé à se traîner par terre. Le prêtre est apparu sur le toit de l'église en tôle. Il faisait bien 30° C, j'avais trop chaud. Des gens en costumes d'indiens d'Amérique parlaient avec des gens en costumes péruviens traditionnels. Les gitans avaient des bandeaux sur la tête comme les pirates et moi je crois bien que j'étais la seule européenne, la d'dans. Même si j'y connais rien à la religion, dans l'ensemble, ici c'était vivant et festif.Un peu fatiguée, le soir j'ai quand même regardé le match Chili-Vénézuela de la Copa America avec tout le monde ! Le match était pas commencé qu'on voyait déjà plus la télé que les mecs avaient mis dehors. On était trop nombreux et il arrivait plein de garçons qui étaient pas de l'hôtel pour l'occasion. Bière, chips à la main, j'étais prête. Pas comme les trois Américains qui eux, avaient choisi ce soir là pour faire un barbecue, et qui regardaient la télé sans vraiment comprendre pourquoi Chiliens, Allemands, Italiens, Français et Argentins se concentraient devant ce petit carré noir ! La ferveur chilienne a été de courte durée puisqu'ils ont vite pris des but mais ça nous a donné l'occasion d'échanger une énième fois sur le coup de tête de Zidane. C'est qu'ici Zidane, c'est le français le plus connu alors tout ce qu'il fait : c'est bien, c'est viril !Aide aux routards:Auberge de Jeunesse à Iquique (pensez à réserver), calle Amunategui (7500 pesos Ch sans la carte mais petit dej et cuisine iclus)Manger au marché le midi pour 2000 pesos Ch.Bus pour Humberstone ou la Tirana face au marché.Phoques sur le port !