L'idée de voir partir Le Coucou sans baisser son chapeau est impossible. La rédaction déclare un deuil de trois jours pendant lesquels aucun billet ne sera publié. Nous transmettons à ses proches et à ses amis l'expression de notre sympathie.
photo : P.B. AberyPS : Michel Grimaud meurt une seconde aurions-nous pu titrer. C'était le pseudo qu'il avait adopté pour écrire avec sa femme disparue au tout début de l'année. Le Coucou ne manquait pas depuis de lui dédicacer chacun de ses rébus du dimanche, une délicatesse très émouvante. Je me souviens d'un mail un soir. Il voulait savoir pour le cas où je me serais trouvé près de mon ordinateur si je pouvais lui donner un conseil rapide : "Personne n'a trouvé le rébus et je me demande si je dois laisser le jeu se poursuivre jusqu'à l'arrivée d'une bonne réponse dans la semaine, ou au contraire donner la solution… Tu en penses quoi?" Cette manie de ne pas mettre d'espace avant le point d'interrogation ! Malheureusement, je n'ai trouvé le message que trop tard pour pouvoir le rassurer. Pour ma part, je trouvais très amusant quand personne ne trouvait !
Nous nous étions découvert quelques points communs : une adolescence paloise dont il m'avait promis de me faire partager deux ou trois photos, l'altruisme orthographique, une propension à l'anxiété... Ces derniers temps, je redoutais de le voir décider de quitter la route. "Je n'irais pas à Compostelle", "Adieu à Claviers ensemble"... Lecture du billet faite, le malaise était dissipé. Le Coucou si ponctuel dans ses billets, une véritable horloge. Lui le savait dès le départ sans doute. Je ne l'avais réalisé que lorsqu'il me l'avait dit un jour. Je crois que par rapport à de nombreux blogueurs, il possédait un professionnalisme que nous n'imaginons guère dans la blogosphère. Dans l'écriture mais aussi dans ces idées du rendez-vous avec les lecteurs. L'idée qu'on doit quelque chose à son lecteur, le respect commençant par l'horaire !