Après plus de 8 heures d’interrogatoire passées dans le bureau du Procureur hier, la femme de chambre qui accuse DSK de violences sexuelles doit remercier ses soutiens, ce jeudi, lors d’une conférence de presse. Mais qui sont-ils?
Découvrons les ensemble pour mieux comprendre les pressions qui se font sur le procureur, mais aussi DSK, par la voie des médias et d’autres puissantes associations…
Nafissatou Diallo »remerciera personnellement le large rassemblement de New-Yorkais qui l’ont soutenue, elle et sa fille, lors de cette terrible épreuve », selon le communiqué annonçant la conférence de presse prévue ce jeudi. Beaucoup sont montés au créneau début juillet, alors que DSK était libéré sur parole, en raison des doutes sur la crédibilité de la plaignante. Parmi ces New-Yorkais, quelques organisations et personnalités se détachent et seront sans doute présentes.
1- United African Congress
C’est cette organisation communautaire africaine qui organise ce rendez-vous au Centre culturel chrétien de Brooklyn. Elle défend les intérêts des immigrés africains dans tout le pays depuis 1998. Dans le cas de Nafissatou Diallo, elle agit pour défendre « les droits de toutes les femmes victimes d’agressions qui se battent pour leurs droits et leur dignité ». « Nous demandons que justice soit rendue », avait déclaré Togba R. Porte, un des dirigeants de l’association United African Congress, lors d’un rassemblement de ses soutiens, début juillet. La victime présumée « doit être entendue par un tribunal, pas derrière des portes closes », ajoutait-il.
2- Des élus de New York
Cette association et d’autres organisations se sont rangées derrière Bill Perkins, sénateur démocrate de l’Etat de New York. Lors d’une conférence de presse le 10 juillet dernier, cette figure centrale de la communauté noire de Harlem a exigé que le procureur Cyrus Vance poursuive l’enquête et ne renonce pas au procès. Il lui avait déjà écrit afin de lui demander de « protéger la plaignante et les autres femmes qui sont régulièrement victimes de faits similaires », lit-on dans Le Figaro. Un autre élu démocrate de New York se mobilise, Eric Stevenson.
3 – Des policiers
La première association noire à avoir adressé son soutien à l’accusatrice de DSK est une association d’anciens policiers noirs, « 100 Blacks in law enforcement who care ». Lors d’une action devant le tribunal de New York le 6 juillet, elle a demandé que le procureur soit dessaisi du dossier, l’accusant de participer à « une campagne de diffamation » de la victime présumée. « Il faut maintenir la pression pour que la vérité soit fait « , insiste Eric Josey, son cofondateur.
4 – Des femmes
« 100 Femmes Noires », les « Femmes d’islam », « Karamah » qui regroupe des avocates musulmanes qui défendent les droits de l’homme, l’ « Organisation nationale pour les femmes » (NOW), la « Coalition contre le trafic des femmes », le « Rassemblement national des Latinas » ou encore le « Rassemblement national des femmes dominicaines » sont aussi présentes pour défendre Nafissatou Diallo, avec la féministe Gloria Steinem.
5 – Où est la communauté guinéenne?
« L’affaire Nafi » divise son pays d’origine. A New York, la communauté guinéenne est montée rapidement au créneau, en mai-juin, pour la défendre et dépeindre une jeune femme travailleuse et sans histoire. Une version écornée depuis. Les voix de cette communauté se font bien plus rares depuis. A peine un représentant se plaçait-il aux côtés du sénateur Bill Perkins mi-juillet. Pourquoi cette discrétion? « Parce que Nafissatou et son avocat Kenneth Thompson nous l’avaient expressément demandé », explique Maladho Diallo, président du Fouta Islamic Center, porte-parole des Guinéens de New York à l’occasion de l’affaire DSK, au Journal du Dimanche début juillet.
6 – Des rassemblements à dimension religieuse
Le « Conseil des relations américano-islamiques » s’est mobilisé début juillet. Aux côtés du sénateur Bill Perkins, figuraient aussi l’imam de la grande mosquée de Harlem, Souleimane Konate, et le révérend Charles Curtis, de l’église baptiste. « Tout ce qu’on demande, c’est qu’elle puisse obtenir un procès », a souligné une membre d’une église de Harlem, la « Blessed trinity baptist church », pour que ce ne soit pas toujours « ceux qui ont le pouvoir » et « l’argent » qui l’emportent.
Ainsi nous pouvons nous faire une idée sur le climat tendu, dans une confusion totale qui règne à New York sur cette affaire de mœurs, montée en épingle pour la plus grande joie des tabloïdes, car c’est somme toute à l’origine un sujet assez banal, mais qui fait vendre grâce à la notoriété de l’accusé mis en cause…