Cette nouvelle déclaration publique confirme le tournant "stratégique" emprunté par la jeune femme, qui sortait mardi d'une longue période de dix semaines d'anonymat complet.
Veste noire, chemisier blanc, Nafissatou Diallo s'est avancée sur la scène sous les crépitements des flashs. Kenneth Thompson prend la parole au nom de celle qu'il appelle "Nafi". Il déclare représenter "toutes les femmes" maltraitées. Le pasteur Bernard, président du Christian Cultural Center, qui prend la parole à son tour, dénonce une justice "captive de la fausseté". Selon lui, "Nafi" n'a eu aucun autre recours que celui de cette plate-forme pour s'exprimer. Il la félicite de son courage, et de sa foi en Dieu. "Elle représente toutes les femmes victimes dans le monde entier", conclut-il.
Nafissatou Diallo se présente ensuite au micro. Elle déclare avoir souffert ces derniers mois. "Ma fille également a beaucoup souffert, nous pleurons tous les jours, nous ne pouvons pas dormir." "Moi et ma famille traversons beaucoup de douleur", ajoute-t-elle. "On m'a traînée dans la boue, j'ai entendu beaucoup de choses méchantes à mon sujet. C'est pourquoi je dois faire savoir aux gens que toutes les choses qui se sont dites depuis trois mois sont fausses." "Un jour ma fille m'a dit : 'S'il te plait, promets-moi que tu vas arrêter de pleurer. Les gens t'insultent car ils ne te connaissent pas. Cet homme est un homme puissant, tout le monde le sait. Je lui ai promis d'être forte, pour elle, pour toutes les femmes du monde entier."
"C'est trop pour moi et ma fille. Je ne veux pas que cela se reproduise. Je voudrais remercier tous ceux qui m'ont soutenue. Merci. Je me demande souvent : pourquoi moi ? Mais je veux juste remercier chacun et chacune d'entre vous."