Écrit par Le Jour
Nos propositions conduisent logiquement au report de l'élection présidentielle de cette année ». Le Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem), par la voix de son président, Pierre Abanda Kpama, prend ainsi position dans le débat en cours sur la tenue ou non du scrutin comme prévu en octobre prochain.
Au cours de la conférence de presse donnée hier, 27 juillet 2011, au siège du parti à Douala, il n'y avait que pour les problèmes du processus électoral au Cameroun. « Existe-t-il dans le monde un pays où, à deux mois de l'élection présidentielle, la date ne soit pas connue ? Le président Biya ne doit plus tout monopoliser », s'indigne Abanda Kpama.
Le président du Manidem rejette le chiffre de sept millions d'électeurs annoncé par le conseil électoral d'Elecam. « Les listes électorales comptent en réalité deux millions d'inscrits sur les 10 millions attendus. On ne peut pas se fier à l'ancien fichier car, les mêmes noms reviennent plusieurs fois, il y a des individus décédés ou en prison. Par ailleurs, il est impossible d'enregistrer d'ici le 31 août les quatre millions de Camerounais de la diaspora, dans la mesure où le pouvoir a refusé l'enregistrement biométrique. Tout se fait à la main », a martelé Abanda Kpama. A son avis, toute l'élection présidentielle « en l'état actuel des choses » débouchera à coup sûr, sur une grave crise comme en Côte d'Ivoire.
Il ne sert à rien de se précipiter, pense Abanda Kpama. Comme préalable, il faut un consensus national sur le processus électoral, sur les choix des institutions de gouvernance et la mise en place des organes comme le Conseil constitutionnel et le Sénat. La désignation d'Anicet Ekane comme candidat du Manidem à la prochaine présidentielle ne signifie en rien que le parti ira à l'élection dans les conditions actuelles. Le Manidem a produit le Transipec, son programme politique, économique, culturel et social de transition sur trois ans. Le futur président de la République devra mettre sur pied un gouvernement d'union et surtout, organiser les états généraux de la nation d'où sortira un pays nouveau.