Box Cutter (Season Premiere) // Thirty-Eight Snub
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"Well, get back to work !". Vince Gilligan et les auteurs de Breaking Bad ont suivi à la lettre l'ordre de Gus après avoir pu se reposer une année entière et ils n'ont pas perdu la main pour jouer sur nos nerfs. Le temps qui s'est écoulé leur a permis, j'espère, de réfléchir longuement à la saison 4 et de rattraper les quelques faiblesses de la précédente, excellente bien sûr mais pas du niveau de la 2ème, qui était en tous points exceptionnelle. La saison 3 avait démarré très fort puis le soufflet était un peu retombé, à mesure que Hank s'affaiblissait d'ailleurs. Ce Season Premiere ne m'a pas autant scotché que je l'aurais souhaité. Un tel temps d'attente était difficile à (ré)compenser. Malheureusement, le second épisode ne m'a pas franchement rassuré. Pendant quelques instants, je me suis sérieusement posé la question suivante : et si tout avait été dit sur Walter White et Jesse Pinkman ?
A vrai dire, à l'heure actuelle, c'est surtout Jesse qui m'inquiète. Il a commencé très très bas lorsqu'on l'a rencontré au début de la série, puis il a trouvé le moyen d'aller encore plus bas, au troisième dessous, avant de remonter un peu la pente mais pas suffisamment pour parler d'espoir. Plutôt que de l'amener peu à peu vers une rédemption et peut-être même une délivrance, les auteurs, à travers le cliffhanger de la fin de la saison précédente, ont choisi de le replonger dans sa culpabilité et sa solitude. L'impression de déjà vu est inévitable, malgré le talent immense d'Aaron Paul. On le connaît trop bien maintenant, Jesse. On sait que son grand sourire et ses blagues mal venues au terme du premier épisode ne sont qu'une facade. Il est sans aucun doute celui qui a été le plus choqué par le geste ô combien précis et fatal de Gus. Il n'est pas prêt de s'en remettre. Le personnage est condamné à ne pas évoluer. Il va certainement poursuivre sa lente agonie jusqu'à ce qu'il ne respire plus. J'étais toutefois ravi de retrouver Skinny Pete et Badger. Ils ont égayé à leur manière la tristesse ambiante.
Je m'inquiète moins pour Walt dans le sens où son chemin est tracé depuis longtemps maintenant et on le sait : il prend chaque saison de plus en plus confiance en lui. Sa montée en puissance est impressionnante. Mais, là encore, le geste de Gus, qui représentait quand même un grand moment de télévision, a changé la donne pour au moins quelques épisodes. Il n'y a plus que la peur qui motive Walt. Il veut la mort de Gus. Il veut le prendre de court et le tuer avant que lui ne le tue. Jesse a pourtant raison : Walt n'est pas facilement remplaçable et pas seulement parce qu'il est compliqué de trouver un chimiste qui accepte ce genre de tâche, avant tout parce qu'il est le meilleur. Gus n'est donc pas prêt de passer à l'acte, si toutefois il a vraiment envisagé de zigouiller notre héros. En tous cas, pour Walt, le message est clair : s'il veut le tuer, il va falloir qu'il se débrouille tout seul. Ce n'est pas Mike qui va l'aider.
Giancarlo Esposito a sans aucun douté signé sa prestation la plus impressionnante de la série à ce jour en exécutant Victor, son bras droit. C'est "amusant" de voir à quel point les scénaristes ont réussi à nous manipuler alors que c'était l'option la plus évidente et la plus logique. C'est là que la lenteur légendaire de Breaking Bad porte le plus ses fruits : pendant que Gus se changeait méthodiquement, sans prononcer un mot, et que Walter, Jesse, Mike et Victor le suivaient du regard tantôt apeurés tantôt confiants, nous téléspectateurs avions largement le temps de réfléchir à toutes les éventualités sur ce qu'allait faire Gus. Et tout à coup, tuer Victor n'était plus qu'une option crédible parmi tant d'autres. Chapeau les artistes !
Skyler débute sa saison mollement lorsqu'elle cherche à savoir où peut bien se trouver Walt, mais elle permet de réintroduire dans l'équation Saul, lequel a définitivement pété un plomb. La situation devient plus prometteuse lorsqu'elle décide de prendre le taureau par les cornes en démarchant elle-même le propriétaire de la laverie auto(matique) qu'elle souhaite racheter avec Walt. On a toutes les bonnes raisons de penser que l'ancien couple s'apprête à nous offrir le meilleur grâce à cette association professionnelle inattendue, d'autant que leur amour peut ressurgir à tous moments. Je n'ai jamais caché que leur relation était ce qui me passionnait le plus dans la série après le duo Walt/Jesse évidemment. J'en attends donc beaucoup, et beaucoup plus que de Hank et Marie qui sont dans une impasse et qui risquent fort de faire du surplace. Hank était vraiment plus intéressant quand il n'était pas alité. Même si la crédibilité de la série en prendrait un coup, j'aimerais vraiment qu'il se remette vite pour que l'on passe à autre chose. Après tout, il y a une enquête sur le meurtre de Gale qui va commencer. C'est pas vraiment son rayon a priori mais avec ce qui lui est arrivé, Hank redeviendra peut-être un "simple flic".
// Bilan // A de maintes reprises lors des trois premières saisons, il y avait de quoi crier au génie en regardant Breaking Bad. So far, disons qu'une transition s'effectue et que les scénaristes ont décidé de prendre leur temps, comme d'habitude. Sauf qu'il faut parfois aussi savoir accélérer le mouvement pour ne pas ennuyer le fan qui attend beaucoup et qui a été habitué à bien mieux...