ACF lance un appel aux dons d'urgence

Publié le 27 juillet 2011 par Cmasson

La catastrophe humanitaire qui frappe actuellement la Corne de l’Afrique met en danger de mort plus de 11 millions de personnes. Chaque jour compte… Cette course contre la montre pour sauver des vies mobilise nos équipes sur le terrain.
Témoignages de Joice, Ibrahim et Jacintha. Tous trois viennent du centre du Kenya, une des régions les plus affectées par la sécheresse et où ACF déploie ses programmes.

Joice Karambu, maman d’Elisabeth  

« Il n’y a plus rien à manger chez nous. Pas de pluie, pas de récoltes : nous n’avons plus assez à manger. J’essaie de vendre un peu de bois que je ramasse mais cela ne suffit pas.  Il y a quelques semaines, Elisabeth a commencé à perdre beaucoup de poids. Regardez-la : elle a deux ans et pèse six kilos : c’est le poids d’un enfant de six mois !
J’ai du laisser mes autres enfants pour l’accompagner à l’hôpital. On la nourrit par sonde, par toutes petites quantités. On m’a dit que  dans son état, le simple fait d’ingérer trop de nourriture d’un coup pourrait provoquer un arrêt  du cœur… Elle est si maigre  qu’on le voit battre à travers la peau. Elle est si faible… »

Ibrahim Borou Roba, ancien éleveur

 « J’ai 64 ans et je n’ai jamais vu de telle sécheresse. La sécheresse est partout, on ne sait pas où aller ! Beaucoup d’entre nous ont perdu tout leur bétail. Dans le village, on avait 100 chèvres, on en a perdu 90. Celles qui subsistent sont si mal en point qu’elles ne donnent presque plus de lait. Personne ne veut les acheter. Alors les gens n’ont ni argent pour acheter des aliments, ni lait. On ne mange plus que du maïs. La malnutrition augmente. Il y a quelques semaines, Action contre la Faim est venu faire du dépistage ici. Il y avait beaucoup d’enfants malnutris ! On leur a donné des sachets contenant des pâtes nutritives et ils vont bien mieux. Mais qu’est-ce qui va arriver après ? La pluie ne vient pas, les bêtes continuent à mourir...
Quand je pense à cette région au temps de mon enfance… Il y avait des pâturages partout, de beaux animaux en bonne santé, des fruits sauvages. On ne connaissait pas la faim. Les choses sont différentes maintenant. Cela fait des années que les pluies sont plus faibles,  mais jamais je n’ai vu une situation comme celle-ci. Je ne sais pas comment nous allons nous en sortir. »

Jacintha, nutritionniste pour ACF au Kenya

 « Mon travail dans la région de Garbatulla, au centre du Kenya, consiste à dépister la malnutrition chez les enfants. Nous avons des équipes mobiles qui vont de village en village pour repérer les cas de malnutrition. Ces derniers mois, ils ont beaucoup augmenté. Avant, les enfants ici recevaient du lait. Mais aujourd’hui, soit les bêtes meurent, soit on les emmène dans d’autres régions car ici tout est sec, il n’y a plus de pâturage. C’est dramatique pour la santé des enfants. Vous voyez, je viens d’aller voir une petite fille que nous traitons. Elle faisait seulement 6 kilos pour 11 mois ! Sa grand-mère m’a expliqué qu’elle n’avait pas de lait à donner à sa petite fille : il n’y a pas de bétail et le lait vendu sur les marchés est hors de prix ! Alors quand la maman de la fillette est absente, quand elle va chercher de l’eau, on  lui donne du thé, faute de lait. Vous vous rendez compte, un bébé nourri au thé ?  Tout en elle est affecté. Physiquement d’abord : elle est toute maigre, avec la peau distendue, des cheveux épars… et puis surtout elle est si faible et terne ! Elle ne sourit pas, elle ne s’éveille pas comme les autres enfants…Vous savez, au-delà du risque de mortalité, la malnutrition affecte le développement général d’un enfant. C’est un vrai fléau. »

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