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DSK, un brillant économiste ? Je suis tanné d’entendre les admirateurs de DSK répéter ce refrain sans cesse.Pour moi, DSK reste un de ces hommes chanceux dont la réputation, l’intelligence et l’expertise sont exagérées. Bien sûr, il a eu la chance d’occuper des postes politiques prestigieux qui ne sont pas donnés à tout le monde. Son apogée fut sa nomination à la tête du FMI. La nomination à la tête du FMI de C. Lagarde, une spécialiste du droit, avant l’économie et les finances, démontre bien que les nominations politiques n’ont rien à voir avec les compétences intrinsèques des candidats. Ceux qui font le plus gros du boulot sont dans l’ombre. Je respecte le parcours de DSK avec une licence en droit public et un doctorat ès sciences économiques à l'université Paris X. Soyons honnête, ses 2 chefs-d’œuvre en économie: sa thèse " Économie de la famille et accumulation patrimoniale " et son livre sur " La richesse des Français ", deux ouvrages publiés avant ma naissance, il y a plus de trente ans, ne le prédisposent guère au prix Nobel. Il n’est pas non plus l’auteur d’un best-seller en économie. J’en ai lu des livres pendant mes études en sciences éco et DSK n’était pas une référence dans aucun modèle, aucune théorie économique en macro comme en micro-économie. Avec la panoplie de prix Nobel d’économie qu’ils ont (écrasante majorité), les Américains n’ont certainement pas besoin des conseils de DSK pour sortir de la récession, comme le suggèrent certains de ses admirateurs. Il reste donc un homme dont la célébrité reposera sur l'un des plus grands scandales sexuels de l'histoire. Le plus probable, c'est que DSK restera un cas d'études clinique pour sexologues ou psychologues en herbe.Quand on parle de grand économiste français contemporain, je pense Olivier Blanchard, un des plus grands macro-économistes qui enseigne à MIT. Justement, il est chef économiste au FMI et spécialiste de la question de déficit et des dettes publics. Si les Américains ont besoin d’un Français, ils l’ont.