L'investissement socialement responsable prend en compte à la fois les attentes de rendement de l'investisseur et l'impact que cet investissement aura sur la société. Cette pratique se distingue de la finance traditionnelle parce qu’elle ajoute aux critères traditionnels de rendement, au moment de la sélection des investissements, des considérations une analyse des impacts sociaux et environnementaux que pourront avoir ces décisions d'investissement. Par exemple on choisira d’exclure certains secteurs dont les activités sont considérés comme dommageables pour la collectivité pour en privilégier d’autres plus porteur d’avenir et on identifiera les « meilleurs élèves » de chaque secteur de l’économie. Les investisseurs socialement responsables peuvent être des institutions financières, des particuliers mais aussi des institutions, telles que les compagnies, les universités (notamment via leurs fondations et leurs fonds de pension), les hôpitaux, les fondations, les compagnies d'assurance, les fonds de pension publics et privés, les ONG et les institutions religieuses. Les investisseurs de type institutionnel sont le segment en plus forte croissance parmi les investisseurs socialement responsables.L’investissement socialement responsable suppose également une certaine forme d'activisme actionnarial qui s’exercera en vue d’amener les sociétés dans lesquelles les participations sont prises à adopter le développement durable comme référence de gestion.
Selon Cap Finance , des pratiques de la FSR , on distingue quatre grandes composantes : • La finance solidaire : elle désigne le financement du développement économique communautaire et des entreprises d’économie sociale. Gouvernée par les acteurs du milieu, elle prend la forme de prêts à intérêt avec ou sans garanties,
mais elle passe aussi par la reconstruction du capital social des communautés. • Le capital de développement : il utilise les instruments du capital de risque, mais il se distingue du capital de risque traditionnel par ses objectifs socio- économiques. Il n’occulte pas la préoccupation du rendement financier, mais suppose
des arbitrages conséquents entre les dimensions économique et sociale. • Les pratiques de tamisage : dans le domaine du placement, les pratiques de tamisage comprennent diff érentes approches : filtres négatifs (critères d’exclusion), filtres positifs (critères d’inclusion) et sélection des « meilleurs du secteur ». • Les analyses ESG : elles réfèrent aux pratiques de placement fondées sur l’analyse des risques extra financiers, qui tiennent compte de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG).
La finance responsable au Québec atteint des actifs de 174,8 milliards $ en 2010 Pour la deuxième fois, des praticiens de la finance et des chercheurs ont joint leurs efforts pour produire un portrait de la finance socialement responsable au Québec à l’initiative de CAP finance, le Réseau de la finance solidaire et responsable, et du pôle FSR de la Chaire d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Globalement, on constate que les actifs de la finance responsable au Québec s’élevaient à 174,8 milliards $ en 2010.Dans le domaine de l’investissement en entreprise (les institutions en capital de développement et en finance solidaire) les pratiques responsables ont connu une hausse significative, leurs actifs s’élevant en 2010 à plus de 13,2 milliards $, en partie dû au fait que dans cette deuxième enquête, de nouveaux acteurs ont été inclus (Investissement Québec et SGF), en raison de leur mission de développement. Tant dans la catégorie du capital de développement que dans celle de la finance solidaire, la croissance des actifs des acteurs de l’industrie reste toutefois remarquable.D’un autre côté, l’enquête a permis de constater que les actifs du placement responsable s’élevaient à près de 161,6 milliards $ en 2010. En comparaison du portrait de 2006, il s’agit d’une baisse importante, qui s’explique principalement par le fait que les actifs des institutions sondés ont été affectés par la baisse généralisée des marchés financiers. Néanmoins, cette deuxième enquête révèle que les analyses fondées sur les critères ESG et l’activisme actionnarial dépassent maintenant les pratiques traditionnelles de tamisage chez les acteurs du placement responsable.
Le rapport synthèse du portrait 2010 de la finance responsable est maintenant disponible ici.Télécharger le Cahier spécial du Devoir sur la FSR
Les principaux regroupements nationaux de la FSR De plus en plus, les acteurs de la finance responsable se regroupent sur une base nationale pour faire la promotion des pratiques financières responsables dans la population et pour représenter l’industrie auprès des autorités compétentes, de manière à encourager et réglementer ces pratiques. La liste des regroupements qui suit a été créée par la Chaire d’éthique appliquée de l’Université de Sherbrooke. Réseau de la finance solidaire et responsable, CAP finance (en démarrage) (Québec) L’Association pour l’investissement responsable, AIR (Canada) Social Investment Forum, SIF (États-Unis) European Social Investment Forum, Eurosif (Europe) Forum Nachhaltige Geldanlagen, Forum nG (Allemagne - Autriche – Suisse) Forum pour l'Investissement Responsable, FIR (France) UK Social Investment Forum, UK SIF (Grande-Bretagne) Forum per la Finanza Sostenibile (Italie) Vereniging van Beleggers voor Duurzame Ontwikkeling, VBDO (Pays-Bas) Réseau Financement Alternatif, RFA (Belgique) Responsable investment association, RIAA (Australie) Association for Sustainable & Responsible Investment in Asia, ASrIA (Asie)