Tatouage :L’aiguille s’ « encre » dans les mœurs

Publié le 27 juillet 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   


Plus qu'un phénomène de mode, la pratique du tatouage est devenue un acte de prédilection dans les esprits.Simple phénomène de mode, caprice de jeunesse ou habitude d'un groupe tribal et même religieux ? La pratique du tatouage prend de plus en plus corps dans notre société. Vieux, jeunes ou encore moins jeunes, tout le monde y passe. Se faire un tatouage sur le corps n'est plus qu'un souci d'esthétique, mieux, un acte de prédilection. On ne fait plus un pas dans les grandes métropoles de Yaoundé et de Douala sans rencontrer une personne se distinguant des autres par des dessins qu'il a pris le soin de réaliser sur des parties les plus visibles de son corps. Bras, épaules, dos, pieds, visage ou hanches se présentent alors comme les endroits par excellence pour les tatouages.Les dessins sont pour la plupart décoratifs ou juste symboliques. Armand Ngouaya, la trentaine révolue, a choisi de se faire tatouer l'image d'un lion sur son avant-bras. C'est en fait un dessin teinté de bleue qui, avec le poids du temps, noircit partiellement il donne les raisons de son choix. « J'ai fait tatouer l'image du lion sur mon corps sur un coup de tête quand j'étais encore plus jeune. A ce moment-là, je voulais me définir par rapport à cet animal, c'est-à-dire me sentir fort, féroce et rigoureux comme ce roi de la forêt », explique l'intéressé. Des motivations qui divergent en fonction de la personnalité, du statut social et même de la vision de chaque individu.

Coutume

Erica Nnanga a choisi d'immortaliser le prénom de son compagnon sur sa poitrine. Un choix qui est loin d'être anodin selon la jeune fille de 18 ans. Elle confie avec un brin de sourire sur la lèvre que « j'ai fait tatouer le prénom de mon amoureux sur mon corps pour lui prouver mon amour et le sentiment très fort qui nous lie. Même si mes proches trouvent cela osé, je continue d'assumer mon choix. ».Juste à côté d'elle, une dame d'un âge mûr a quant à elle choisi de se faire tatouer les cils, histoire, dit-elle, de se sentir plus belle, plus rajeunie et moins dépendante de son entretien qu'elle trouve fatiguant. « Me tatouer des cils me rend plus belle et plus sûre de moi. En plus ça m'empêche de m'épiler tout le temps. Donc je gagne en temps et en beauté » lance Henriette Meffah.

Au-delà de l'aspect mode que présente le tatouage, cette pratique reste avant tout pour certains peuples comme une coutume. Dans la région du Nord Cameroun par exemple, se faire tatouer est un signe particulier et nécessaire lors des évènements heureux. Aissatou affirme que « le henné que nous dessinons sur nos pieds et les mains existent dans nos coutumes et est plus pratiqué par la gent féminine. C'est à l'occasion des fêtes comme le ramadan, les mariages ou les accouchements que nous nous faisons ces tatouages », explique-t-elle.

Aiguilles et pinces

Cependant, ajoute la dame, « nos tatouages sont effaçables elles se mettent tout au plus deux à trois semaines. Donc au fur et à mesure que le temps passe ils disparaissent. Nous utilisons des produits comme la teinture pour cheveux ou des produits chinois ». Une tradition qui se veut être respectée par tous.

Marché Mvog Mbi à Yaoundé. Situé à quelques encablures du centre ville. Alors que le marché connaît des constructions, chaque commerçant s'installe selon sa convenance. Assise sous un parasol à moitié abîmé, la jeune Angèle reçoit ses clientes à la merci des intempéries. Dans sa sacoche, aiguilles, pinces et boîtes à encre se côtoient. De 500F à 10.000 Fcfa suffisent pour se procurer un dessin sur le corps variant ainsi en fonction de la grosseur et de la complexité du dessin souhaité.

Ici il faut juste stériliser les aiguilles à l'aide d'alcool et le tour est joué. « Chaque jour je vois au moins 10 personnes défiler devant moi. Une pratique à laquelle la gent féminine s'adonne plus », explique la tatoueuse. Qui voit sa clientèle s'accroître.


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