Écrit par La Nouvelle Expression
Coutume
Erica Nnanga a choisi d'immortaliser le prénom de son compagnon sur sa poitrine. Un choix qui est loin d'être anodin selon la jeune fille de 18 ans. Elle confie avec un brin de sourire sur la lèvre que « j'ai fait tatouer le prénom de mon amoureux sur mon corps pour lui prouver mon amour et le sentiment très fort qui nous lie. Même si mes proches trouvent cela osé, je continue d'assumer mon choix. ».Juste à côté d'elle, une dame d'un âge mûr a quant à elle choisi de se faire tatouer les cils, histoire, dit-elle, de se sentir plus belle, plus rajeunie et moins dépendante de son entretien qu'elle trouve fatiguant. « Me tatouer des cils me rend plus belle et plus sûre de moi. En plus ça m'empêche de m'épiler tout le temps. Donc je gagne en temps et en beauté » lance Henriette Meffah.
Au-delà de l'aspect mode que présente le tatouage, cette pratique reste avant tout pour certains peuples comme une coutume. Dans la région du Nord Cameroun par exemple, se faire tatouer est un signe particulier et nécessaire lors des évènements heureux. Aissatou affirme que « le henné que nous dessinons sur nos pieds et les mains existent dans nos coutumes et est plus pratiqué par la gent féminine. C'est à l'occasion des fêtes comme le ramadan, les mariages ou les accouchements que nous nous faisons ces tatouages », explique-t-elle.
Aiguilles et pinces
Cependant, ajoute la dame, « nos tatouages sont effaçables elles se mettent tout au plus deux à trois semaines. Donc au fur et à mesure que le temps passe ils disparaissent. Nous utilisons des produits comme la teinture pour cheveux ou des produits chinois ». Une tradition qui se veut être respectée par tous.
Marché Mvog Mbi à Yaoundé. Situé à quelques encablures du centre ville. Alors que le marché connaît des constructions, chaque commerçant s'installe selon sa convenance. Assise sous un parasol à moitié abîmé, la jeune Angèle reçoit ses clientes à la merci des intempéries. Dans sa sacoche, aiguilles, pinces et boîtes à encre se côtoient. De 500F à 10.000 Fcfa suffisent pour se procurer un dessin sur le corps variant ainsi en fonction de la grosseur et de la complexité du dessin souhaité.
Ici il faut juste stériliser les aiguilles à l'aide d'alcool et le tour est joué. « Chaque jour je vois au moins 10 personnes défiler devant moi. Une pratique à laquelle la gent féminine s'adonne plus », explique la tatoueuse. Qui voit sa clientèle s'accroître.
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