Écrit par Mutations
M. Obama «va rencontrer les présidents béninois Boni Yayi, guinéen Alpha Condé, nigérien Mahamadou Issoufou et ivoirien Alassane Ouattara», a indiqué la Maison Blanche dans le programme hebdomadaire du président diffusé en soirée vendredi dernier. «Cette rencontre sera l'occasion de souligner le soutien de l'administration \[américaine] pour des démocraties en développement, de mettre en valeur nos partenariats avec ces pays, et de discuter de l'élaboration d'institutions démocratiques fortes, du développement économique et d'autres sujets régionaux», explique la Maison blanche.
Entre Barack Obama et Alassane Ouattara, qui a été investi le 21 mai dernier, ce sera la toute première rencontre, en tête-à-tête. On se rappelle d'ailleurs du soutien du premier au second au plus fort de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire. Quant à Yayi Boni, qui vient de renouveler son bail au sommet du Bénin, au terme d'une élection présidentielle globalement correcte, mais contestée par une partie de l'opposition, il reçoit là un soutien de poids. Premier président élu démocratiquement après des élections marquées par des violences politico-ethniques en Guinée Conakry, Alpha Condé, qui se remet à peine d'une tentative d'attentat, avait déjà eu, quant à lui, le privilège d'être l'un des chefs d'Etat africains invités au dernier sommet des présidents du groupe des huit pays les plus industrialisés du monde (G8), à Deauville, en France, les 26 et 27 mai derniers. Tout comme Alasssane Ouattara et Mahamadou Issoufou, le 4e président africain qui sera reçu vendredi par Barack Obama, qui a été élu à la tête du Niger dans la transparence, après une transition militaire.
Démocratie
Ce «pied de nez» de Barack Obama à Paul Biya intervient après la visite du le sous-secrétaire d'Etat américain pour les affaires africaines, Johnnie Carson, en juin dernier. L'émissaire américain avait «encouragé le gouvernement du Cameroun à prendre toutes les mesures nécessaires afin que les élections présidentielles de 2011 et les élections législatives et municipales de 2012 soient libres, justes, ouvertes et transparentes». L'ambassadeur Carson avait surtout indiqué que «toute intimidation sur des candidats et des leaders de la société civile par des autorités gouvernementales dans la perspective des élections sera perçue par la communauté internationale comme ayant un impact négatif sur la crédibilité du processus électoral».
Plus tôt, à l'occasion de la célébration du 39e anniversaire de l'Etat unitaire, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Rodham Clinton, insistait, dans une lettre adressée au peuple camerounais, sur le voeu de l'administration américaine de «voir les Camerounais exercer leur droit de vote au plus tard cette année, lors d'une élection présidentielle libre, transparente et crédible». Ils sont pour cela assurés «de l'appui des Etats-Unis», écrivait-elle. A la tribune de l'Union africaine, le 13 juin dernier, Mme Clinton distribuera des bons et mauvais points.
Le Cameroun n'avait pas été cité parmi les pays qui font des progrès sur les trois pôles d'action retenus par la diplomatie américaine : la démocratie, la croissance économique, la paix et la sécurité. La secrétaire d'Etat américaine décernait plutôt des bons points à la Tanzanie, au Bénin, au Mali, au Botswana, au Ghana, au Niger, à la Guinée, au Nigeria, au Kenya, au Malawi, à la Zambie, au Rwanda et à la Côte d'Ivoire. Pas du tout étonnant donc que les quatre chefs d'Etats africains à qui Barack Obama déroulera le tapis rouge vendredi, sortent de ce chapeau.
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