Le spectre d'une catastrophe humanitaire engendrée par les dérèglements climatiques pèse sur la Corne de l'Afrique et plus particulièrement sur la Somalie, l'Éthiopie, le Kenya, Djibouti, le Soudan et l'Ouganda.
Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), des dizaines de milliers de personnes sont mortes ces dernières semaines, victimes de la sécheresse , la pire depuis soixante ans. Si la région est habituée aux saisons sèches, c'est en effet l'une des pires périodes de sécheresse depuis des décennies, et certaines populations font face à la quatrième année sans pluies. Une situation qui ne permet plus aux habitants de survivre.
Le drame qui se joue actuellement dans la Corne de l'Afrique engendre des millions de réfugiés climatiques. Chaque jour de nouveaux flux d'exilés se pressent aux portes des camps humanitaires surpeuplés.
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, appelle ainsi à réunir d'urgence 1,6 milliard de dollars rien que pour la Somalie où "des enfants et des adultes meurent chaque jour à un rythme terrifiant".
Les Nations unies estiment qu'il s'agit de la "plus grave crise alimentaire en Afrique" en vingt ans. La sécheresse a en effet entrainé la famine et la mort des bétails, et les agences spécialisées de l'ONU cherchent aujourd'hui un moyen de livrer l'aide alimentaire. Mais certaines régions de la Somalie sont sous contrôle des insurgés islamistes qui interdisent l'accès aux organisations humanitaires. La situation est ainsi particulièrement préoccupante dans ce pays, où la guerre civile, qui n'en finit pas, aggrave les conséquences dramatiques de la sécheresse.
La directrice du Programme alimentaire mondial, Josette Sheeran, espère que son organisation va pouvoir lancer "dans les prochains jours un pont aérien" pour fournir une aide alimentaire spéciale aux enfants de la capitale somalienne "qui en ont un besoin désespéré".