L’offensive médiatique lancée dimanche dernier par Nafissatou DIALLO est l’énième rebondissement dans l’affaire DSK. En sortant de l’ombre, dans laquelle elle se terrait pour des raisons de sécurité et de stratégie judiciaire, la victime présumée révèle elle-même à la presse écrite et télévisée, sa version des faits. Elle prend ainsi l’opinion à témoin. C’était de bonne guerre vu qu’il y a quelques semaines, c’est également dans les médias que les failles du dossier de Mme Diallo avaient été répandues, à tel point que le clan DSK envisageait même un arrêt rapide de la procédure pénale. Première conséquence : le Procureur Vance décide de reporter de trois semaines l’audience prévue le 1er août.
Depuis cette fameuse date du 14 mai 2011, chacun de nous avait imaginé le visage de la jeune guinéenne. Pour certains, elle avait le visage de la femme menteuse, qui a falsifié son dossier et qui fréquente de voyous, mais aussi de la profiteuse de peu de vertu, qui a trouvé le bon moyen de piéger un homme riche afin de lui soutirer de l’argent. D’autres avaient en tête le visage de la pauvre jeune immigrée africaine qui travaille durement pour élever seule sa fille loin de son pays natal, abusée par un pervers riche et puissant.
Nous avons maintenant le visage vrai de cette jeune femme. Une jeune Peule, plutôt coquette dans sa tenue, relatant dans des termes crûs le viol qu’elle estime avoir subi. En se présentant volontairement devant le tribunal médiatique, ses avocats et elle auront assumé les éventuelles incohérences que leurs adversaires pourront déceler dans les interviews. Et on sait à quel point les brillants avocats et les experts en communication du ténor socialiste savent y faire.
Mais je pense moi qu’elle a eu raison de le faire, tant elle parait spontanée et sincère dans son expression. Avec tous ces déballages, cette affaire ne pourra vraiment se dénouer qu’à l’issue d’un procès. La classer maintenant laisserait un sentiment d’inachevé pour ceux qui soutiennent l’ancien favori des sondages français ; et pour ceux qui pensent à la sincérité de la présumée victime, le doute insupportable d’un déni de justice.
La suite au prochain épisode !