Mais au delà de l'arrêt définitif ou temporaire de bogs, c'est bien de libertés qu'il s'agit. Des censures arbitraires de Youtube et de Google Earth aux multiples restrictions libertaires (des détenus du 1 mai à Ahmed Nasser, 95 ans, qui vient de s'éteindre en prison), les blogueurs marocains ressentent depuis longtemps le retour insidieux de la répression. Si, comme dit plus haut, la Blogoma est un espace de libertés, c'est aux blogueurs marocains eux-mêmes de préserver, voire d'élargir cet espace. Nous sommes en 2008, et nous ne pouvons pas nous permettre de revivre l'ambiance malsaine et criminelle des années de plomb.
Sous la présidence de feu Driss Benzekri, l'instance Equité et Réconciliation, créée justement pour réconcilier l'avenir des Marocains avec leur passé, avait clairement à travers ses recommandations exprimé un unique souhait: plus jamais ça! Ce souhait peut être endossé par la Blogoma car une liberté se mérite. Dans les limites permises par la loi, les blogueurs, en tant que citoyens responsables, doivent donc veiller à ce que leurs libertés fondamentales et celles de leurs concitoyens) soient entièrement respectées, sans la moindre concession ni le moindre recul.
Illustration: Liberté est une calligraphie de Karim Jaafar.