Max | Ma puce

Par Aragon

En ce moment j'ai pourtant pas envie de prononcer ce petit mot d'amour, ce mot doux. Je me gratte, je me bats,  je lutte, je peste, je rage, je bombe, je gaze, je pipette, j'attrape et quand je peux, je claque rageusement entre deux ongles ou sur l'émail d'un lavabo.

Je frémis quand j'ai des pensées pour leurs cousines du Jurassique qui faisaient peut-être 2 mètres de haut. Brrr...

Elles sont arrivées insidieusement, en tout cas, avant "la saison des pluies" qui nous frappe actuellement.

Pourtant je participe activement aux signes extérieurs de richesse du véto de mon village. Je suis un très bon client, à titre préventif. Manquent de rien mes matous. Mais voilà, ce qui devait arriver arriva. Elles sont là et bien là !

C'est incroyable cette bestiole. Affamée perpétuellement. En rangs serrés elles grimpent, pour se mettre à table, dans le poil (pas les miens) et sur mes jambes que je mets nues depuis le début de l'invasion, pour mieux les voir, les repérer et les choper... si je peux. Car elles ont des pattes de kangourou ces bestioles. Incroyable ! Aussi longues que leurs corps. L'est sacrément équipée la bestiole. Dame nature a bien fait les choses pour elle, très mal pour nous. Des pattes démoniaques de kangourou  disais-je, avec la détente d'enfer qui va avec, un aiguillon redoutable, une salive spéciale et, paraît-il (j'ai pas vérifié) si j'en crois le dossier spécialisé que je viens de lire, un pénis - proportionnellement - trois fois plus long que celui de l'éléphant ! Et avec le pénis ce qui va avec, une libido particulièrement affûtée. Elles passent une moitié de leur vie à te pomper du sang, l'autre moitié à copuler. Inutile de vous dire que sans l'aide de l'industrie chimique ça serait perdu d'avance. Serait invincible le bestiau !

Alors, oui, ainsi que je le disais au début de mon papier, malgré mon extrême réticence, j'ai arrosé, j'ai gazé, j'ai aspergé, j'ai spryé, j'ai innondé, puis j'ai aspiré, javelisé, aseptisé, M.Propret, et tout et tout...  Y'a que le chalumeau que j'ai pas passé. Tout s'est tassé. J'ai cru que ça y était.  Que j'avais gagné. Elles étaient ratiboisées ! Victoire ! Puis quelques jours plus tard, timidement, une rescapée a entrepris de me monter sur le mollet. J'en revenais pas de tant de détermination à vouloir vivre, à vouloir pomper ma sanquette et celles de mes matous... Incroyable Siphonaptera ! J'en serai presque admiratif si elle me pourrissaient pas autant la vie. Alors j'ai recommencé le processus. Aspiré, lavé, gazé, spryé, etc. Je croise mes doigts depuis aujourd'hui, ça à l'air de marcher, je veux dire de fonctionner, ça ne s'agite plus dans et sur le plancher.

Ma barraque a toujours adoré les puces, ça fait plus de cinq cents ans qu'elle cohabite avec elles. Quand on était môme, y'avait pas d'animaux à part dans nos assiettes, et on avait pourtant des puces, à intervalle régulier. On faisait des concours de boutons avec mon frère, je me souviens. Lui, en avait de super, des qui cloquaient, limite pustules,  avec réserve de liquide incorporée. C'était génial, je m'en souviens !

Bon, pourquoi je vous raconte ça ? Oui, c'est l'été, les radios, les magazines, les journaux, meublent pendant cette période estivale avec des feuilletons, des banalités, des niaiseries sans nom. Fallait bien que je vous fasse part sur mon blogue, de mon feuilleton de l'été qui a pas mal de piquant...