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Affaire Titus Edzoa :Thierry Atangana dissèque sa gestion

Publié le 27 juillet 2011 par 237online @237online

Écrit par La Nouvelle Expression   


Devant la collégialité de la Chambre criminelle du tribunal de grande instance du Mfoundi à l'audience criminelle d'hier mardi 26 juillet 2011, l'ancien président du Copisur a étalé le fonctionnement de son organisme.
Il a été amené par ses conseils à parler du personnel et du fonctionnement du comité de pilotage et de suivi du projet de construction des axes routiers bitumés Yaoundé-Kribi, Ayos-Akonolinga-Bertoua, soit 745 km de réseau principal et 250 km de réseaux secondaires.Il s'est agi pour l'accusé de démentir toutes les affirmations de l'expert Njock (de regrettée mémoire) qui avait mis sur son compte un certain nombre des faits qu'il dit « inexacts. »Contrairement à l'accusation qui avait soutenu que le personnel du Copisur était pléthorique, Michel Thierry Atangana Abena a soutenu que le, rigoureusement géré, n'avait que le personnel qu'il fallait pour abattre un travail de qualité. Le recrutement était fait sur la base d'un profil des postes, à la suite d'un entretien conduit par M. Ambassa Zang, ancien vice-président du Copisur.

Devant la barre, l'accusé a produit les procès-verbaux d'audition des personnels du à l'information judiciaire. Chacun a dit comment il était recruté, comment il était rémunéré et quel volume de travail il avait à abattre. Le magistrat instructeur a reconnu que tous les personnels entendus ont été unanimes à soutenir que le volume du travail était énorme et que la rémunération était en rapport avec la nature du travail. En tout, le Copisur avait 52 employés à son service dont 6 membres statutaires, 6 cooptés, 19 recrutés et 15 détachés.
A l'observation du commissaire enquêteur qui estimait que le Copisur allouait des indemnités exorbitantes injustifiables aux employés, l'accusé a dit qu'il s'agit d'une caricature dramatique. Pour lui, compte tenu de la nature des travaux à effectuer, la norme de rémunération était à hauteur de 50% et 60% plus qu'à la fonction publique ; il s'agissait d'un barème proche des sociétés parapubliques. L'article 6 du décret portant création du Copisur précise en effet que le personnel aura droit aux indemnités. Le Directeur des routes M. Kedi avait déposé pour soutenir que la rémunération était conséquente. Il s'est trouvé que tous les salaires payés aux employés étaient mis par l'expert sur le compte de l'accusé comme étant un détournement de deniers publics. Dans le cadre de son examination-in-chief (interrogatoire principal), celui-ci a soutenu qu'une telle affirmation était injuste.

Ce qu'on aura retenu, c'est que l'expert, avait conclu qu'il n'avait pas eu accès aux scellés et aux pièces comptables. Or, le magistrat instructeur a noté qu'il avait mis à la disposition de l'expert les documents financiers annexés à cette procédure.

Ressources du Copisur

Un grand développement a été fait sur les ressources du Copisur. A la Bicec, le compte du avait 263, 74 millions de Fcf ; l'accusé dit n'avoir effectué aucun décaissement. C'est le SG de la cellule technique qui gérait ce compte, contrairement aux conclusions de l'expert. Les bénéficiaires des prélèvements effectués étaient les Bureaux d'Etudes, les concessionnaires automobiles, la Cnps, les fournisseurs des matériels de bureaux, la Camair... et les salaires des personnels. Or, c'est à Michel Thierry Atangana Abena qu'on a attribué ces fonds.

Il a soutenu que toutes les opérations étaient sous-tendues par les pièces comptables, dans le cadre d'une gestion rigoureuse. Selon l'accusé, la comptabilité était régulièrement tenue au Copisur. Le compte global ouvert à la SCB-CL recevait tous les mouvements du comité. Ce compte encore appelé « compte mère » avait en crédit la somme de 1, 58 milliard de Fcfa et alimentait les sous-comptes.

L'accusé s'est expliqué sur le terme société écran utilisé par l'expert. Pour lui une société écran est une société fictive destinée à distraire les fonds. Or, les Bureaux d'Etudes et autres partenaires du Copisur étaient effectifs et non fictifs. Tous les Bureaux d'Etudes ont livré leurs Etudes.

En somme, 18 bureaux d'Etudes et autres fournisseurs avaient passé les contrats avec le comité. Dans l'une des clauses de la convention il est dit que tout litige survenu au niveau du Copisur ne peut pas être soumis au tribunal, mais à Genève.

A la question de savoir quels sont les acquis du Copisur dont les documents ont été scellés et le parc automobile saisi, l'accusé soutient qu'au principal, toutes les études étaient réalisées tant sur le plan technique que sur le plan financier. Dans un discours tenu à Bertoua le 10 octobre 1997, le Chef de l'Etat, faisant allusion à ces études, avait annoncé le démarrage prochain du projet de construction des axes routiers du Copisur pour le bien-être des populations de l'Est... Il avait alors placé son septennat sous le signe de la justice sociale. L'audience reprend le 9 Août 2011.



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