Air Liquide surpasse les anticipations.
De très bons résultats pour Air Liquide en 2007, la tendance sur les marchés de la société valide clairement les choix d'investissements retenus par le management.
Les marchés matures progressent de 4 à 5%, hors les évolutions négatives de taux de changes, et les marchés émergents progressent de presque 10 en moyenne. L'agrégation des deux tendances permet d'imaginer pour le groupe une croissance organique de l'ordre de 8%, pour autant qu'il adapte sa politique d'investissement.
Le chiffre d'affaires de la société progresse de 7.6% à périmètre comparable à 11 801 millions d'euros. Le bénéfice net progresse de 12.1% à 1123 millions d'euros. La dette grimpe pour se fixer à 4 660 millions d'euros. Les investissements se montent à 2.7 milliards d'euros dont 1.4 en investissements organiques.
Ces résultats ont surpris le marché positivement en raison de la résistance de la filiale américaine qui après une premier semestre atone progresse désormais de façon significative.
Air Liquide est l'une des rares grandes sociétés françaises à pouvoir se flatter de passer au travers de la conjoncture américaine. Le management ne « voit » pas de correction à venir sur ce marché, cette confiance est-elle justifié ?
Une mutation stratégique
La stratégie de la société a clairement été adaptée à la situation industrielle mondiale. Le groupe a décidé de prendre en marche le train asiatique et cette décision emporte la nécessité de recourir à une politique d'investissement qui fera plus appel à l'effet de levier de l'endettement. Jusqu'à un passé récent, les variations de l'endettement correspondaient essentiellement à des opérations de croissance externes sur des marchés matures.
Aujourd'hui, la société est en train de mettre l'accent sur une croissance organique forte accompagnant la croissance industrielle en Asie. L'objectif ambitieux est d'obtenir une croissance de l'ordre de 8-10% par an jusqu'à l'horizon 2012. Le cycle d'investissement tel qu'il est présenté par Air Liquide suggère que l'intensification des investissements devrait porter ses fruits à partir de 2009.
La politique d'innovation vise à la fois à la maîtrise des coûts et à l'introduction de produits à plus forte valeur ajoutée. L' « hydrogène énergie » est l'une des problématiques industrielles suivie de près par Air Liquide. A long terme il y a fort à parier qu'il s'agisse du relais de croissance le plus fort dont le groupe disposera.
La politique du groupe vise clairement à conserver au groupe son « leadership » mondial, elle l'expose en revanche aux retournements momentanés de conjoncture qui pourraient se faire jour en Asie.
Auteurs: Eric Grémont