C'est l'histoire d'un agent de maintenance qui, la coupure de la circulation sur une route étant envisagée, va mettre le panneau idoine avertissant les riverains de ce qui se trame. Mais un policier qui passait par là décide, tout seul comme un grand, que, la route étant très empruntée, il faut démolir le panneau, et arrêter l'agent de maintenance s'il persiste à vouloir le mettre. Il persiste, il est donc arrêté. Mais au poste de police, les collègues, gênés, font remarquer que l'arrestation n'est pas prévue par le Code de procédure pénale et mettent rapidement un terme à la garde à vue, tout en partant du principe que l'interprétation du Code change au gré des gardés à vue1. Le commissaire intervient et informe la victime de la bavure qu'elle peut, à ses risques et périls, saisir l'IGS. Ce qui est fait.
Le simple examen de la recevabilité apparaît donc comme une formalité, vu la gravité de la bavure avérée. Il n'en est rien :
- "Avez-vous demandé aux collègues de l'agent ce qu'ils en pensaient ?
- Oui monsieur, ils m'ont libéré.
- Ah, mais ils n'ont pas dit que c'était une bavure.
- Ben non c'est leur collègue, ils ne peuvent pas trop le charger. Mais c'est implicite, ils m'ont libéré sur le champ quand même. Et quelques-uns ont quand même parlé de bavure.
- Oui, mais c'est léger tout ça pour saisir l'IGS, il faut d'abord aller voir ailleurs.
- Mais vous n'êtes pas les seuls compétents ?
- Si, mais il faut aller voir ailleurs d'abord. Retournez-voir les autres policiers.
- Mais c'est déjà fait !
- Alors faites-le mentionner sur le rapport disciplinaire de l'agent en question.
- Mais il n'existe pas ! Vous êtes seuls compétents, les textes le disent !
- Vous nous embêtez, monsieur. La procédure est classée sans suite."
L'agent de maintenance, dépité, s'apprête à sortir. Pris d'une soudaine inspiration, il demande à son interlocuteur :
- "Ne seriez-vous pas par hasard arbitre sur une grande encyclopédie en ligne ?
- Mais ! Comment avez-vous deviné ??"
* Rires préenregistrés *
Ça ne vous a pas fait rire, n'est-ce pas ? Moi non plus. Mais alors, pas du tout. Bon, c'est normal, remarquez, pour une blague CArambar. Mais combien de temps encore des bonbons de ce parfum-là pourront être produits ? Ceci dit, une pénurie ne serait pas si grave que je l'aurais craint précédemment : de l'aveu-même des producteurs, les CArambars ne servent plus à rien.
[Edit : je viens de voir le billet, beaucoup plus sérieux et d'un avis forcément différent, publié par l'arbitre Alexander Doria sur son blog et sur le même sujet. Je vous y renvoie.]
Note : Photographie en provenance de Commons. Auteurs : Zxb et Ptyx.
1. ↑ Reconnaissance pour une fois explicite de ce que je dis depuis un bon moment déjà.