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Tu avais décidé ton retrait
Les traits tirés dans l’aube fatiguée
Tu courrais à perdre haleine vers d’ultimes refuges
La compagnie des hommes te semblait lourde
Sur tes frêles épaules
Jeunesse enfuie sans que tu n’y prennes garde
Douceur envolée au premier souffle d’un vent fripon
Tendresse évanouie au fleuve des années
Peau tannée d’avoir tant œuvré
Illusion d’être au monde
Quand il se contente de te briser
Et à chaque mouvement de sublime colère
Le fouet des sentences
Les mots aigres lancés
Comme flèches au travers de tes rêves
.
Invisible
Tu te voulais invisible
Dans le cru instant des portes refermées
Ton chant arrêté au gosier sec
Ton souffle court d’avoir trop plié
Bleus à l’âme toujours
Larmes retenues encore
Cri étouffé
.
Ta vie en soumissions non voulues
Ecrasée sous le poids de ces corps adipeux
Etrangère à toute beauté sur les trottoirs d’indifférence partagée
Haine
Haine de toi étalée au grand jour sans que nul n’en relève le gant
Chaque jour à vider un à un les tiroirs
Sans jamais retrouver le mode d’emploi d’un bonheur illusoire
*
En mots chuchotés
Main tendue efface la douleur
.
Manosque, 23 juin 2011
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