Etat chronique de poésie 1280

Publié le 27 juillet 2011 par Xavierlaine081

 

1280

Tu avais décidé ton retrait

Les traits tirés dans l’aube fatiguée

Tu courrais à perdre haleine vers d’ultimes refuges

La compagnie des hommes te semblait lourde

Sur tes frêles épaules

Jeunesse enfuie sans que tu n’y prennes garde

Douceur envolée au premier souffle d’un vent fripon

Tendresse évanouie au fleuve des années

Peau tannée d’avoir tant œuvré

Illusion d’être au monde

Quand il se contente de te briser

Et à chaque mouvement de sublime colère

Le fouet des sentences

Les mots aigres lancés

Comme flèches au travers de tes rêves

.

Invisible

Tu te voulais invisible

Dans le cru instant des portes refermées

Ton chant arrêté au gosier sec

Ton souffle court d’avoir trop plié

Bleus à l’âme toujours

Larmes retenues encore

Cri étouffé

.

Ta vie en soumissions non voulues

Ecrasée sous le poids de ces corps adipeux

Etrangère à toute beauté sur les trottoirs d’indifférence partagée

Haine

Haine de toi étalée au grand jour sans que nul n’en relève le gant

Chaque jour à vider un à un les tiroirs

Sans jamais retrouver le mode d’emploi d’un bonheur illusoire

*

En mots chuchotés

Main tendue efface la douleur

.

Manosque, 23 juin 2011

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