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Au PS on ne change pas une méthode qui perd

Publié le 18 février 2008 par Nico2312
medium_PS_envers.jpg"Si le Parti socialiste gagne, il y aura le risque que nous soyons paresseux une deuxième fois", assure, avec une lucidité qu’on ne lui connaissait pas, Arnaud Montebourg, en rappelant qu'après la victoire de 2004 les socialistes n'avaient "pas fait le travail pour remettre sur la table leurs idées, les actualiser et préparer suffisamment clairement l'avenir de la France, et faire une offre sérieuse, solide et crédible au pays". Ce qui avait débouché sur l’élection triomphale de Nicolas Sarkozy et la ringardisation (durable ???) du PS.
Mais demander au PS des "idées suffisamment claires sur l’avenir de la France" (outre fait que venant du héraut du non à la Constitution européenne devenu porte-parole de Ségolène Royal et du chef de file des pourfendeurs du cumul des mandats en passe de devenir un cumulard classique, une telle demande ne manque pas de sel) c’est un peu demander une révision en profondeur de la doctrine et du fonctionnement interne de la rue de Solferino depuis la débâcle de Lionel Jospin le 21 avril 2002. En effet, depuis cette date, que ce soit sur l’Union européenne, sur le programme présidentiel ou sur la désignation du candidat à la présidentielle, les caciques du PS ne sont plus d’accord sur rien… Pire, leur premier secrétaire est capable de changer radicalement d’avis sur un sujet aussi grave que le parrainage d’un enfant victime de la Shoah par chaque élève de CM2 en moins d’un week-end : deux jours après avoir "salué la démarche du chef de l’Etat", François Hollande demande désormais à Nicolas Sarkozy de "retirer la proposition telle qu'elle a été énoncée"… au niveau crédibilité on frôle le zéro absolu…
Le député-maire de Tulle passera la main lors du prochain congrès, à moins qu’il ne change d’avis d’ici là. Mais pas sûr que son remplaçant aide les socialistes à y voir plus clair. Julien Dray qui après avoir soutenu Ségolène Royal, lui donne désormais le coup de pied de l’âne, se voit d’ailleurs déjà dans le fauteuil de premier secrétaire comme il l’explique sur Europe 1 : "si la question est de savoir si personnellement, aujourd'hui, dans ma réflexion personnelle je me sens prêt à assumer la fonction de Premier secrétaire du Parti socialiste, ma réponse, elle va être simple: j'y suis prêt". Et de se justifier au nom de l’intérêt général : "pas simplement parce que c'est un caprice, pas simplement parce que c'est mon tour, pas parce que j'ai une envie: parce que moi, je sais ce qu'est le Parti socialiste. C'est ma vie, ça fait 25 ans que je milite au Parti socialiste". En effet, il incarne parfaitement le PS qui depuis plus de 20 ans va reniements en déroutes sous la férule d’apparatchiks, dont il fait partie, incapables de se remettre en cause et de penser à autre chose qu’à leurs ambitions personnelles. Dans le même temps, Vincent Peillon "invite tous les talents et toutes les volontés à construire une large majorité pour préparer la victoire en 2012. Ne sous-estimons pas le travail à accomplir" avant d’ajouter qu’il faut le faire "autour de Ségolène Royal"… avant de s’intéresser à la personne sans doute aurait-il été bon de penser à un programme (voire même un début de programme) qu’elle pourrait porter.
Quoi que, finalement les idées deviennent très secondaires dans la politique française à écouter Roger Karoutchi comparer les "attaques" contre la vie privée volontairement surmédiatisée de Nicolas Sarkozy à celles subies par Jean Zay "mi juif, mi protestant" cible de la presse de Vichy qui ont "contribué au fait qu'il soit assassiné", ou Yves Jégot qui y voit la "méthode des procès staliniens".
Face à ça, pas facile de prôner une opposition intelligente bâtie sur la nuance, la décence et l’intelligence. Et si c’était là justement, la chance du PS ???
(spéciale dédicace pour l’ami Toré et ses Sept Merveilles du Oueb : comme pour répondre à tes justes remarques, ce post est plus long que d’habitude…)


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