Pilot
Episode unique
Avec: Adrianne Palicki, Elizabeth Hurley, Justin Bruening, …
Diana Themyscira est la patronne de Themyscira industries mais également la super héroïne contreversée, Wonder Woman.
We love you Wonder Woman !
Dire que je l’attendais avec une impatience incalculable est un doux euphémisme. Wonder Woman était le projet de nouvelle série qui me bottait le plus pour la rentrée de septembre 2011 aux Etats-Unis. Après tout, il fallait bien remplacer Smallville dans le rôle de la série de super héros iconique. Et qui de mieux qu’une autre branche de la trinité de DC Comics que Wonder Woman la mal-aimée ? (Superman et Batman étant les deux autres composantes de la trinité de DC). Mal-aimée parce qu’elle n’arrive pas à obtenir son film (par Joss Whedon pendant longtemps), puis sa série « reboot » puisqu’il y avait eu Wonder Woman dans les années 70 (dont la review du pilote arrive). Même dans les séries animées, elle n’a pas eu sa chance. Elle est tellement mal aimée que les fans prépubères obéses de l’Amérique moyenne veulent la remplacer au sein de la trinité par Green Lantern qui est à la mode depuis deux ou trois et la prise en main de sa destinée papier par Goeff Johns.
Et en fait, le gros problème de Wonder Woman est là. Aucune scénariste n’a vraiment su comment prendre cette super héroïne (et je ne case là aucune allusion pornographique, ceux qui ont pensé « par derrière » peuvent sortir). Très peu de scénaristes ont su lui donner la grandeur qu’elle méritait au travers des décennies. Mais j’y reviendrais à l’occasion d’un prochain article. Août sera un Wonder Month sur Analyses en séries.
C’est donc au tour de David E. Kelley de se casser les dents sur cette icône mondialement célèbre.
Wanna feel my muscles ?
Wonder Woman est censée être une amazone, une guerrière venue de Paradise Island, une île recluse où vivent des femmes qui se sont vus conférées des pouvoirs d’origine divine telle que l’immortalité, à condition de n’avoir aucun contact avec les hommes. Mais il faut bien quand même connaitre ces voisins et donc, une amazone est désignée comme Wonder Woman, l’ambassadrice du peuple amazone au sein du monde patriarchal, où elle va distiller les préceptes de paix et d’amour qui régissent le style de vie amazone.
Ca, c’est pour la théorie. Ici, David E. Kelley a opté pour une Wonder Woman très en colère, une « darker » Wondy, limite Wolverine. Elle fait tout le temps la gueule, est assez hautaine et surtout, est adepte de la torture et du meurtre, deux choses contraires à la Wonder Woman « classique ». Elle se rapprocherait plus pour le coup de la Wonder Woman qu’on a pu apercevoir dans All Star Batman, un comic réécrivant les origines de Batman dans un monde alternatif.
Personnellement, je n’ai rien contre une Wonder Woman plus « tough », moins proche du modèle limite hippie de la version télévisuelle précédente. Mais aller planter un tuyau dans la gorge d’un garde, c’est trop pour le personnage. On n’est plus du tout dans le cadre du héros, et je dirais même qu’on n’est même plus dans le cadre du anti-héros non plus.
Pourtant, comme je l’ai dis, l’idée d’une Wondy plus « tough » était bonne. Cela l’inscrit pleinement dans le monde moderne. J’ai également bien aimé le fait qu’elle se serve de sa popularité pour en tirer un bénéfice financier en vendant son image de Wonder Woman à travers des figurines et autres, tout comme elle est la dirigeante d’une entreprise apparament de renommée mondiale. Se servir de sa popularité est une bonne chose et j’aurais aimé que le pilote signale directement ou non qu’elle se servait de ces retombées financières pour venir en aide aux autres par le biais de financement de centres d’hébergement ou des choses dans le genre. Peut-être que cela aurait été fait par la suite ? Seul DEK le sait.
Cette idée d’une Wonder Woman pleinement intégrée est donc une bonne chose. Cela nous évite la naïveté que le personnage aurait eu en découvrant le monde patriarchal. Et surtout, cela nous a évité une énième histoire sur les origines. Pourtant, dans les premiers scripts et dans les dessins préparatoires qui ont filtré, toute une partie sous forme de flashbacks devait revenir sur l’île paradisiaque et expliquer les origines de Wonder Woman. Et certains dessins suggèrent des scènes de panique. Peut-être qu’un désastre a eu lieu, ce qui expliquerait ce coté dur de cette version de Wonder Woman.
On rentre donc directement dans le vif du sujet avec une intrigue du jour assez basique. La méchante Veronica Cale veut ses super soldats puissants, comme peut l’être Wonder Woman et teste alors des drogues sur des pauvres quidams. Wonder Woman décide alors de la stopper.
Cela reste très basique mais plusieurs points intéressants sont abordés, notamment les relations tendues entre Wonder Woman et les forces de l’ordre, l’héroïne agissant hors du cadre légal et ayant recours à des pratiques qu idérangent un peu (cf la torture). C’est un bon point qui aurait été intéressant de se voir développer au fur et à mesure de la saison, pour peut-être arriver sur une fin de saison où l’amazone aurait été traqué. Ce point était en plus renforcé par Steve Trevor, son love interest, qui bosse au département de la justice.
Et puis les scènes d’action étaient quand même très fun, avec ce coté très kitch appuyé. Et le combat final contre les mecs bodybuildés était quand même l’un des meilleurs combats de cette année. Surtout, ce combat réussit bien à faire passer la puissance physique de Wonder Woman, ce qui n’est quand même pas évident à la base à faire passer. Et je ne suis sexiste en disant cela, mais une femme face à 20 mecs bodybuildés, excusez-moi mais … D’ailleurs, un mec normal face à la troupe sous stéroïdes … En tout cas, c’était un combat vachement plus fun et « super » que ceux de Smallville des 4 ou 5 dernières saisons (à l’exception du combat final contre Zod en fin de saison 9 bien sûr).
I never said to merchandize my tits !
J’ai également bien aimé le principe de triple vie de Diana : Wonder Woman la super héroïne, Diana Themyscira, la face publique de Themyscira industries et clairement identifiée comme Wonder Woman, et Diana Prince, la solitaire.
Adrianne Palicki est parfaite dans les trois rôles, offrant trois compositions différentes et à chaque fois crédible. Elle passe aussi bien en super héroïne, qu’en femme d’affaire, qu’en célibataire loseuse qui a pour seul ami facebook son chat. Le seul petit problème que j’avais, c’était avec le corset de Wonder Woman, trop petit. Du coup, sur moultes plans, on voyait trop bien la forme de ses implants mammaires. Pas super amazone ça.
Là encore, DEK place d’excellents pions pour la suite qui n’aura jamais lieu. Il y avait moyens de développer de bonnes intrigues autour de ces trois facettes et de la façon de les concillier dans la vie quotidienne.
Of course Wonder Woman isn’t vulgar … She’s perfect … Perfect tits, perfect ass, perfect teeth.
Comme les diverses citations de cette reviews l’ont montré, les dialogues ont aussi un coté assez kitch. En fait, je peux comprendre pourquoi NBC n’a pas voulu de la série. Ce n’est tout simplement pas du NBC, ou du moins, du haut de gamme comme NBC pense être. En fait, avec une Wonder Woman moins tough, c’est à dire qui ne tue pas tout ce qui bouge, j’aurais bien vu la série sur The CW en remplacement de Smallville. Elle y avait sa place avec ce coté « rétro » entre les dialogues, le coté super femme forte qui tient la série et les décors en carton pate super clean. On aurait pu se croire devant une série sans prétention, comme celles qu’on avait au tournant du siècle sur les petites chaines.
Bref, 9.5/10
Hormis deux ou trois points qui aurait mérité rectifications (que Wondy ne tue pas, qu’elle ait un corset mieux taillé), on avait une série au bon gros potentiel de fun et de kitch assumé. En plus, ce pilote pose vraiment bien les bases de ce qu’aurait pu être la série et ce qui aurait été développé. Et moi, ça m’a plu. Je regrette presque d’avoir vu ce pilote parce que là maintenant, du coup, j’ai encore plus de regrets de ne pas voir la série débarquée. Mais bon, ce n’était pas le bon moment, ni le bon network pour elle … Snif …