Quand on est pas du coin, pas forcément facile de trouver du premier coup, entre deux campings improbables, l’hippodrome de la plage, dont l’entrée annonce les venues prochaines d‘Eddy Mitchell et Nicolas Canteloup.
Absolument rien n’indique que c’est effectivement ici que ça va se passer, aucune affiche, juste quelques discrets écritaux à l’entrée.
Le décalage entre la buvette PMU type et les hipsters qui s’y attablent est assez amusant.
Pas vu le premier groupe de la soirée (Mazes) et pas vraiment accroché aux bien nommés Holy Shit, qui quittent la scène dans une indifférence embarassante.
Plutôt bien aimé les enthousiastes Frankie & The Hearstrings, des Anglais nourris dont la jangly pop rappelle toutes proportions gardées les débuts de Franz Ferdinand.
Les compos du groupe de manquent un peu de personalité mais pas d’efficacité, le chanteur fait ce qu’il peut pour faire bouger un public eparpillé et peu concerné.
Nous y sommes presque, alors que les roadies installent l’imposant matos de la tête d’affiche (dont un ampli Marshall siglé au nom de Mani), la selection pour patienter est ad hoc.
On reconnaitra des classiques indie dance (Happy Mondays, Stone Roses) et quelques nouveautés bien senties (Bot’ox).
Pas du tout sûr qu’à cette heure tardive la capacité maximale soit atteinte mais la foule est désormais plus compacte, et prête à danser plus d’une heure, à l’exception de quelques navrants accros du smartphone (autant acheter le dvd non ? pauvres nazes).
Pas mal d’Anglais ont fait le déplacement, de parisiens également et l’ambiance est au rendez vous dès les premières notes de « Movin On Up ».
Voir en live ce que le NME a récement placé en top de sa liste des 50 Druggiest Albums Ever au lendemain de la mort d’Amy Winehouse ne manque pas de sel.
Bobby Gillepsie et ses sbires n’inspirent à aucun moment une mauvaise descente et affichent au contraire une pêche d’enfer.
Très communicatifs avec le public, sans blabla inutiles histoire de donner un maximum de plaisir dans le format etriqué d’un festival.
On peut regretter l’absence de musiciens additionels présents au concert disponible en dvd, mais au prix très raisonable de la place on ne va pas trop chipoter.
Ont quand même fait le déplacement un saxophoniste et une chanteuse/choriste (qui envoie sacrément du bois sur « Don’t fight it, feel it »), tout comme un clavieriste bien caché derrière ses machines.
Ce sera bien le seul bémol de ce concert en tout points euphorique.
Toutes guitares dehors avec un son assez énorme et quelques grands moments.
Contrairement au concert Mercury Rev plays Deserter’s songs vu récemment, l’ordre des morceaux est légèrement modifié, la ballade « Damaged » jouée un peu plus tôt que sur disque.
Mais c’est pour la bonne cause, un enchaînement absolument ravageur des gros tubes dansants, excitants, epoustouflants de l’album.
Planer sur une version psyché d’au moins 10 minutes de « Higher than the sun », dodeliner sur l’immortel « Loaded » et chanter dans une communion extatique « Come together » plusieurs minutes après sa fin, c’est un moment que les fans jeunes et moins jeunes n’oublieront pas de sitôt.
Une fois ce dernier titre joué, final très rock’n'roll avec le récent « Country Girl » (2006) et deux tubes de l’album Stonien qui avait succèdé à savoir « Jailbird » et « Rocks ».
Il n’y aura pas de rappel mais point trop n’en faut, on quitte cet hippodrome avec un large sourire en espérant malgré l’affluence mitigée que le festival Midi pourra en plus de ses prochaines découvertes nous proposer d’autres groupes aussi cultes.