Petite revue d’effectifs de jeux de stratégie indie

Publié le 26 juillet 2011 par Cyberstratege

Voici un nouveau passage en revue de quelques titres issus de développeurs indépendants des grands éditeurs. Une sorte de bilan rapide à propos de perles dont nous avons, pour certaines, déjà évoqué les noms ici-même. De quoi, si besoin, vous ouvrir de nouveaux horizons vidéoludiques en cette période estivale.

Jeux apéritifs (stratégie comique)

Commençons avec le catalogue des jeux Sandlot games, spécialisé dans l’amusement des plus petits, dont Aztec tribe (et Aztec tribe – New land), Westward (quatre épisodes, plus Westward kingdoms, au thème -médiéval- différent) et Tradewinds odyssey. Le premier, Aztec tribe, très mignon et bien réalisé (une constante de ce studio), respecte parfaitement l’esprit Bier und Bretzeln (en l’occurrence ce serait plutôt Champomi et Palmito) commun à d’autres jeux style puzzle (tel le bien connu, car très réussi ans son genre, Cradle of Rome).

Aztec tribe se présente sous l’apparence d’un jeu de construction/gestion allégé (estampille moins de 10 ans oblige). Dans un monde pseudo méso-américain chatoyant et drôle, vous allez présider à la destiné d’une tribu aztèque un peu particulière. Découpé en épisodes offrant chacun trois degrés de complétion, chaque niveau successif de jeu requiert l’installation d’un campement (wigwam), d’une mine ; d’une idole ; d’un lopin de terre arable (jardin), etc. On amasse des ressources (nourriture, bois, pierre et or) commercialisables en quantité exponentielle (partie gestion dans le style classique, via un écran spécifique), afin d’améliorer les bâtiments de sa tribu, de satisfaire les dieux et d’asseoir le pouvoir de son roi (oui, vous!).

La difficulté réside dans la rapidité croissante des processus de récolte. Dans le même ordre d’idée, des dindons (espèce américaine endémique, rappelons-le, si besoin en était…), qu’il convient d’occire au moyen d’un battoir (les enfants sont parfois peu amènes avec les animaux), se baladent dans votre campement. Une mauvaise action qui vous aidera à gagner quelques points supplémentaires. Précisons que cette astuce n’est pas indiquée dans le didacticiel (oui, moi aussi je suis parfois peu amène avec les animaux, ce qui m’a permis de gagner quelques points supplémentaires).

Des mécanismes simples au service d’un petit jeu prenant.

Globalement c’est über mignon (visuels très comiques des personnages) et extrêmement bien fait. Le jeu typique no brainer (pas prise de tête en vieux François, à moins qu’il ne s’agisse d’Anglais moderne ?) qui fera passer quelques dizaines de bonnes minutes aux parents (pas de honte, c’est très addictif, même pour les esprits supérieurs) mais surtout destiné aux gamins qui, pour certains (les goûts et les couleurs…), se marreront comme des bossus des heures entières, avec un tel petit bijou. Une excellente initiation avant des jeux plus complexes, pour une tranche d’âge 6-7 ans et plus.

Westward et ses suites est tout aussi original, de par son thème western (enfin un jeu de cow-boys, d’indiens, de bandits et de shérifs !) et son gameplay très orienté aventures (à mi-chemin du jeu de rôle). Encore une fois il s’agit d’un jeu pour les enfants, dans une tranche d’âge légèrement supérieure (8 ans et plus). La réalisation est remarquable (graphismes, animations, etc.) ; l’aspect rôle bien plus marqué (on reçoit des missions à accomplir, de personnages non-joueurs).

Seul point un peu décevant, les duels au pistolet sont presque totalement automatisés (il suffit de choisir les pistoleros, puis leur cible) et l’ergonomie pêche un chouïa (déplacer les personnages et attaquer les desperados, tout cela via un processus de drag’n drop… bof, bof !). Une bonne série d’aventure cependant, idéale pour titiller l’imagination, susciter la curiosité et détecter l’éventuel goût émergeant d’un futur joueur de rôles.

Tradewinds odyssey. Dernier volet d’une série intitulée… Tradewinds, abordant des univers variés tout autant qu’exotiques (l’Orient, l’Extrême ou le Moyen-Orient), Odyssey s’avère comme le jeu le plus ambitieux de cette courte présentation. Visant davantage les pré-adolescents (à partir de 10-12 ans) il pâtit cependant d’une ergonomie un poil plus discutable. Les graphismes sont, là aussi, de grande qualité, avec toutefois une palette des couleurs leur semblant parfois mal appairée. On retrouve la touche d’aventure, ici beaucoup plus marquée.

Heureux qui, comme Ulysse…

Dès le début il convient de choisir, parmi plusieurs personnages (masculins/féminins) aux caractéristiques différentes, celui ou celle qui devra accomplir diverses missions en Méditerranée (appliquez une géographie adaptée aux différents thèmes précédemment cités, selon chaque titre ; six au total). Cela va du commerce, avec une interface permettant d’évaluer les cours d’une poignée de biens divers (nourriture ou matériaux), en passant par des quêtes de type FedEx (allers-retours) entre différents sites historiques (Athènes, bien entendu mais aussi Éphèse ; Héraklion ; Troie, etc.), sur une jolie carte de la Mare Nostrum. Une sorte de compromis light (pour enfants) entre Anno et Patrician, toutes proportions gardées.

Tout cela est très plaisant, quoiqu’un peu fouillis et contrairement à Aztec tribe ou Westward, un didacticiel assez mal conçu n’aide guère à assimiler des règles nettement plus ambitieuses. Reste qu’une fois intégrées, le gameplay s’avère très fluide ; qualité également commune aux titres de Sandlot games. Un jeu de stratégie commerciale (aux combats gentillets) requérant donc plus d’attention et d’investissement -sans jeu de mots- personnel, agrémenté d’une touche jeu de rôles bienvenue. L’aspect culturel, découverte de mythologies, personnages, lieux et légendes exotiques, bien que peu ancré dans un contexte véritablement historique, permettra cependant d’éveiller l’intérêt des enfants pour des recherches plus sérieuses, entre deux parties.

Voilà un petit studio indépendant, méconnu en Europe (apparemment ils marchent mieux aux U.S.A.), qui mérite de voir les parents de jeunes stratèges potentiels s’y intéresser de très près. Chaque jeu offre une démo copieuse ; quant aux tarifs proposés, particulièrement bien adaptés, ils s’échelonnent de 4,38 € à 6,47 € pour l’ensemble de l’offre Stratégie (la gamme complète propose cinq thèmes : Gestion/Puzzles, Objets cachés, Arcade et Aventures). Les plus curieux trouveront également leur bonheur dans le reste d’un catalogue très riche, dont la qualité globale est remarquable autant par ses visuels, que par la stabilité exemplaire de chaque titre (j’ai pu en tester une demi-douzaine). Unique restriction, l’anglais est requis ; au moins des bases solides, pour les parents, afin de comprendre les règles élémentaires (Aztec tribe) ou de traduire les quêtes.

Revenge of the Titans. Délire maîtrisé par le studio PuppyGames déjà évoqué ici-même en début d’année, à l’occasion d’une rapide présentation, les Titans semblent dorénavant voler de leurs propres ailes blindées. Boostés par une exposition aux vapeurs irradiées, les bestioles acariâtres, aussi stupides que des lemmings, s’envolent vers les sommets. Un fameux score de 80 sur Metacritic ne risque pas de les rendre moins obstinés à détruire vos petites possessions. N’abandonnez pas la résistance, surtout en cette période de farniente !

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