Scent of a man

Publié le 26 juillet 2011 par Vinsh

Mes palourdes, c'est l'été et, vu que je me suis foiré sur les soldes au niveau des fringues (je te jure, quel malheur), l'humeur est au parfum. Je pense bientôt faire l'acquisition d'une fragrance pour cocotte coureuse de dot, en vue d'imprimer une identité olfactive apte à marquer les esprits sur mon passage, voire à attirer tous les regards sur moi et à me mettre à l'abri du besoin pour les six prochaines décennies par le truchement d'avantageuses demandes en mariage et autres propositions de gigoling. Ou juste parce que j'ai envie de changer. Mais je suis bien embêté, parce que je suis passé par tellement de phases parfumées que je ne sais plus vraiment qui je suis, du point de vue de Sephora. C'est un vrai problème, tu sais.

Quand j'étais tout petit, comme presque tout le monde que je connaissais, on m'a collé du Tartine et Chocolat dans les cheveux. C'est probablement parce que les enfants ça pue et que les stocker tous ensemble dans des crèches et autres classes de maternelle doit aussi bien favoriser la multiplication des miasmes divers que les prouts par centaines. Alors on disait tous merci à Tartine et Chocolat. Enfin, surtout les parents et les puéricultrices, j'imagine, parce que moi je m'en foutais un peu. J'avais aussi la savonnette en forme de hérisson. Il paraît que Tartine et Chocolat c'est un truc qui sonne gosse de bourges, mais à l'époque, je me rendais pas compte. Je crois que mes parents non plus, d'ailleurs. Mais ça sentait bon, je crois. Même si à l'époque ça me picotait le nez.

Un peu plus tard, ma mère a acheté Petit Guerlain à mon frère, mais je l'aimais bien aussi. Dedans, y'avait de l'orange, du citron, de la lavande, de la rose et du mimosa... Ouais, en vrai, vu d'aujourd'hui, ça sentait vraiment la fillette, j'avais des goûts de chochotte. Non pas que ça m'étonne, mais bon, l'égo, la virilité, tout ça...

Lorsque j'ai eu l'opportunité de me choisir enfin un parfum de grand, j'ai fait le choix étrange et très capiteux du Opium pour homme de YSL. Ce qui, à 12 ans, donnait vaguement l'impression que j'essayais de faire croire que j'en avais 38. Mais aujourd'hui encore, je continue à beaucoup apprécier ce parfum, qui me tente régulièrement lorsque je croise son chemin en parfumerie : la vanille, le cèdre et le patchouli ont raison de moi. I'm a cheap whore. Ce qui est bizarre, c'est que les pubs de ce parfum et leurs modèles (Alessandro Gassman et Rupert Everett) m'ont toujours laissé de marbre. C'est vraiment la fragrance qui m'a attiré. Mais depuis mes 12 ans, je me suis rendu compte que je ne fréquentais pas de boîte échangiste et que j'avais moins de mille euros sur moi en sortant le soir : bref, même si j'aime bien Opium, il est un peu trop sulfureux et décadent pour un gentil mec à T-shirts de 26 ans. Dommage.

Et puis il y a eu la période Hugo Boss. Un truc auquel il est inenvisageable de s'attaquer à nouveau, passé 18 ans. Helloooooo, soyons sérieux, mon ami, tu fais mourir mes plantes vertes avec ton jus d'acide aromatisé au musc pour adolescentes. Je crois que je l'ai porté essentiellement parce que le marketing me l'avait intimé. Nicolas Duvauchelle nous aura quand même fait acheter quelques merdes.

Par la suite, en toute logique, il y eut le classico des rebattus de la parfumerie masculine. Si tu as moins de 30 ans, tu es difficilement passé à côté du Mâle de Gaultier, de son flacon aux pectoraux de verre et aux fesses parfaites, et de son empreinte si facile à mémoriser, si instantanément plaisante et si répandue, du coup. Car c'est bien le problème de ce parfum, qui m'accompagnait au tournant de l'an 2000 : tout le monde l'a. Bonjour le signe de manque de personnalité quand tu le portes... Ou alors, il faut vraiment le porter tout le temps, le décliner en after-shave et en gel douche, bref le faire vraiment tien. Pas comme l'homme lambda de la rue, quoi. C'est un parfum contraignant, donc...

Petite infidélité le temps d'une saison avec Allure Homme. Ou plus précisément avec une Eau fraîchissante pour l'été, qui m'a en fait servi pendant l'été et l'automne. Un parfum qui avait plus de pep's que d'habitude, plus pétillant (mandarine) et plus sérieux dans son genre (bergamote). Mais j'ai rapidement replongé pour...

Gaultier 2. Encore du Gaultier. Peut-être par facilité, probablement par goût de la nouveauté, aussi, puisque c'était en 2005 et que j'ai adopté cette petite chose et son flacon rectangulaire presque aussitôt. Mais j'y suis resté un moment, au point que c'était presque devenu mon parfum. Mais j'ai finalement changé d'humeur quand j'ai découvert...

Bon, ok, je n'ai pas DU TOUT craqué pour le bon nom, dans cette série créé par Pierre Aulas qui regorge pourtant de poésie. Tu avoueras que Piège à filles, pour moi, c'est un chouïa hors-sujet. Mais le fait est que cette version d'Ego Facto m'a suivi pendant un an.

Dernier en date, sympa mais un peu plus segmentant dans son genre très porté sur les agrumes, l'Eau d'Orange Verte d'Hermès est très agréable l'été, mais un peu trop "vert" pour l'hiver. J'ai donc cessé de le porter régulièrement depuis plusieurs mois, et je commence seulement à m'y remettre, mais l'alchimie n'est plus la même, l'interruption a cassé quelque chose, notre amour est brisé. C'est bien triste.
Ah la la, quel bordel olfactif, mes crackers... Un jour, peut-être, rencontrerai-je le parfum charmant. En attendant, je cherche toujours la fragrance qui sera capable de m'accompagner à l'année. Je devrais peut-être réclamer un parfum pour homme by Britney Spears ou by Cathy Guetta ?