[DVD] Cycle Carpenter n°5 : Fog

Par Vance @Great_Wenceslas

Un film de John Carpenter avec Jamie Lee Curtis, Adrienne Barbeau & Hal Holbrook

Un DVD zone 2 collector, édition Studio Canal, collection Carpenter

"Nuit & Brouillard" pourrait être le thème de ce visionnage.

Synopsis : 100 ans après un terrible naufrage qui a paradoxalement contribué à créé le port d'Antonio Bay, la communauté locale est confrontée à des phénomènes étranges annoncés par l'arrivée d'un brouillard lumineux se déplaçant contre le vent...

Bien sûr, on se demande encore à quoi peut bien servir la présence de Jamie Lee Curtis en auto-stoppeuse charitable et on sourit devant certaines coïncidences un peu lourdes, mais l'ensemble est finalement construit avec précision, entre une entame annoncée par une légende (que conte un vieux loup de mer) et une fin attendue et (in)évitable.

Carpenter évite les pièges d'un gore facile et d'une mise en scène outrancière, privilégiant les effets "mécaniques" de la malédiction et une certaine efficacité, voire même fluidité, tant les séquences s’enchaînent sans heurt, avec cette forme d’intelligence qui transfigure une œuvre pourtant marquée par les codes du genre. Les personnages sont vite dégrossis, les dialogues plutôt creux (la vieille VF les rendant encore plus niais), tout est fait pour aller au plus tôt à la conclusion annoncée par le prêtre alcoolo : six personnes doivent expier le crime atroce commis voilà un siècle. Sur une musique lancinante qu'il a bien entendu composée, « Big » John maîtrise avec une justesse de métronome la montée de la tension (on ne peut pas parler d'angoisse tout de même) jusqu'au finale graphiquement impressionnant – dont la théâtralité excessive ne m’a pas gêné - et à la chute (un peu) téléphonée.


On se dit après coup que ça ne valait peut-être pas grand-chose, mais un pas grand-chose cohérent, efficace et nostalgique, qui a marqué des générations de spectateurs – dont certains continuent à vouer un culte sans condition au metteur en scène – mais aussi à toute une ribambelle de jeunes réalisateurs désireux de réexplorer les franges du Fantastique à la manière du maître, voire carrément d’emprunter sans vergogne des pans entiers de ses films, sous le prétexte d’hommages pas toujours justifiés. Fog est de ces références que j’aie ratées dans ma jeunesse et qui, avec le recul, peinent à avoir le même impact qu’à leur époque. Cette déception n’entache pourtant en rien l’image que je conserve de Carpenter qui avait su me faire vibrer avec Christine ou encore the Thing, et dont le challenge en cours ne déçoit jamais .

Technique

Visionné en VF mono.


Une image très bien restaurée pour un film de 1979 à ce qu'il semble : très peu de drops, une ou deux griffures à peine visibles. Quelques artefacts numériques au moment des scènes de brouillard, mais rien de sensible ou dérangeant. Le son en revanche est étouffé, un brin nasillard et chancelant (les dialogues sont souvent en retrait).


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