Sur l’Ile de la Réunion, 67,5% de l’électricité est encore produite avec des énergies fossiles (charbon & fioul), pourtant le gouvernement se fixe jusqu’en 2030 pour atteindre l’indépendance énergétique de l’île. Une des pistes envisagées est l’utilisation des fonds marins de l’Océan Indien puisque quatre technologies sont à l’étude ou au stade d’expérimentation.
- Des vagues pour produire de l’énergie à la Réunion
Différents projets existent, certains liés à l’utilisation de la houle et d’autres liés aux différentiels de température entre les eaux.
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- Les projets liés à l’énergie de la houle à St Pierre
Tout d’abord, il existe le projet houlomoteur PELAMIS (Seawatt) dont l’objectif est de produire 5MW puis 30 MW à l’horizon 2014. La structure est une bouée serpentine qui convertit les vagues en électricité. Ce projet est également testé au Royaume Uni en Ecosse.
Le deuxième projet houlomoteur est celui de CETO (EDF Énergies nouvelles) qui consiste en un ensemble de pompes reliées à une unité terrestre par des canalisations et où le « va-et-vient » de bouées immergées permet d’acheminer de l’eau à forte pression sur terre. Cette pression permet ensuite de faire tourner des turbines et de produire ainsi de l’électricité. A l’horizon 2012, l’objectif est de produire 2 MW et de passer à 20-30 MW à l’horizon 2015.
2. Les projets liés à l’énergie thermique des mers et l’utilisation des différentiels de température entre les eaux :
Il existe tout d’abord le projet Sea Water Air Conditionning (SWAC) qui permet de climatiser des locaux à partir de l’utilisation de l’eau froide en profondeur. La consommation électrique du climatiseur est alors équivalente à 1/10 de celle d’un climatiseur classique.
Le projet d’Énergie thermique des mers (ETM) de DCNS consiste quant à lui à exploiter la différence de température naturelle qui existe entre les eaux superficielles et les eaux profondes des océans afin de faire fonctionner une machine thermique qui produit de l’électricité.
- Le projet GERRI
Lancé en 2009, l’objectif est de parvenir à l’indépendance énergétique de la Réunion d’ici 2030 en se déployant sur 5 axes :
- les transports (individuels et collectifs),
- la production de l’énergie,
- le stockage de l’énergie,
- l’urbanisme,
- le tourisme.
- La production électrique actuelle de la réunion
Aujourd’hui, le bouquet énergétique de La Réunion s’appuie sur une part d’énergie renouvelable de 32,5%. En plus de l’hydraulique qui en représente 20,3%, la bagasse est largement utilisée puisqu’elle permet une production de 277,5GW.
La bagasse est un résidu fibreux de la canne à sucre qui résulte de la production de rhum et de sucre. L’avantage conféré par l’utilisation de ce déchet pour produire de l’énergie réside dans son bilan carbone quasi nul. Quant aux autres énergies renouvelables, bien que leur production ne représente pour le moment qu’une faible proportion, leur part a doublé en un an tandis que la production photovoltaïque a quadruplé.
Néanmoins, le taux de pénétration des énergies renouvelables est en baisse depuis 2000 comme le montre le graphique ci-dessous :
Cette baisse récurrente peut notamment s’expliquer par la croissance annuelle de 5% de la consommation électrique entre 2000 et 2007.
Selon l’INSEE, la baisse entre 2008 et 2009 s’explique quant à elle par une « diminution de la production électrique hydraulique liée à un retour à une hydraulicité normale et d’autre part par les avaries survenues sur les centrales bagasse charbon en 2009. »
- Avis de Sequovia
Jusqu’à maintenant, l’Île de la Réunion dépend grandement de l’extérieur (et des énergies fossiles) pour sa production électrique. En 2009, cette dépendance a même atteint un sommet à 87,1%. Cet objectif de parvenir à une indépendance est donc très pertinent et confère au Grenelle une opportunité de donner l’exemple.