Case depart

de Thomas Ngijol, Fabrice Eboué et Lionel Steketee
Comédie - 1h45
Sortie salles France - 6 juillet 2011
avec Fabrice Eboué, Thomas Ngijol, Stefi Celma, Eriq Ebouaney...

Joël et Régis sont demi-frères et sont amenés à se revoir pour le décès de leur père aux Antilles. Joël sort de prison, traîne chez sa mère sans volonté de chercher du boulot puisqu'il est Noir donc forcément discriminé à l'embauche. Régis, métis et conseiller municipal ne veut pas prendre en considération dans son quotidien ses origines antillaises. Malgré leurs différents fondamentaux, ils s'envolent pour la terre de leur père qui leur laissera pour unique héritage l'acte d'affranchissement de leurs ancêtres. Alors que, déçus, ils déchirent le document, une mystérieuse vieille tante qui les observe, leur jette un sort qui les télétransporte illico-presto en 1780. Enfermés dans cette époque esclavagiste, ils sont vendus comme esclaves à Monsieur Jourdain, propriétaire d'une plantation de canne à sucre, où le travail est rude...

Le film aurait pu être pire. Cette comédie est à prendre sur le ton de la farce, au second degré. Mais elle n'en dégage pas moins certaines réflexions sur les séquelles laissées par l'esclavage, sur l'injustice de la servitude, sur la perte de la mémoire collective. On note aussi la volonté de ne pas faire de manichéisme Blanc vs Noir, avec les deux personnages principaux et noirs, inégaux par leurs qualités et leurs caractères. Et également, dans le "camp adverse" de la renaissance, le petit garçon, fils d'exploitant agricole esclavagiste, représente l'espoir de la fin d'un racisme banal transmissible de génération en génération. Les réalisateurs se sont également amusés à confronter pour mieux les rapprocher et ainsi balayer les clichés sociaux, esclaves Noirs et marchands Juifs. Le dialogue occasionné peut faire beaucoup rire malgré la gravité de ce qu'il annonce.

Malgré des gags un peu lourds et des mimiques comiques un peu marquées, Case départ est une comédie réussie qui remplit son rôle de divertissement plaisant et presque pédagogique. Celles et ceux qui ont vu l'excellent Disgrace, seront ravis de revoir à l'écran Eriq Ebouaney, magnifique acteur, dans la retenue, la gravité et la justesse

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