Jean Giono, un auteur que je n’ai jamais lu. Un auteur né et mort à Manosque, une ville que je connais bien, mes parents y habitant désormais. J’y serai ces quelques jours, peut être l’occasion de lire Que ma joie demeure par exemple.
(…) j’habite les pentes d’une colline couverte d’oliviers et, devant ma terrasse, Manosque et ses trois clochers s’arrondit comme une ville orientale.
(…) la montagne de Lure nous abrite; or elle bouche le mont Ventoux, et ce pays-ci je ne le quitterai jamais; il m’a donné, il me donne encore chaque jour, tout ce que j’aime.
On est d’abord touché par un silence qui repose sur toute l’étendue du pays. Sur les vastes plateaux recouverts d’amandiers à l’époque où les arbres sont en fleur, on entend à peine le bruit des abeilles. On peut marcher des journées entières seul avec soi-même, dans une joie, un ordre, un équilibre, une paix incomparables. Non pas tous à la fois, mais un à un, vous laissant toujours un ami végétal et fleuri qui vous accompagne un peu plus loin puis vous laisse, vous ayant confié à un autre, et ainsi la terre peu à peu monte et vous fait pénétrer dans le ciel à mesure que vous passez des bras de l’amandier aux mains des tilleuls, puis des châtaigniers, puis des trembles et alors l’ondulation des terres vierges toutes nues se compose devant vous avec les lentes harmonies d’une ivresse divine.
Extrait de Je ne suis pas provençal
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Malheureusement, Manosque a bien changé depuis le temps de Giono, il y a de moins en moins de « terres vierges » (depuis 10 ans, des terrains agricoles se transforment en lotissement et autre ZAC…), mais il suffit de s’enfoncer un peu dans les sentiers du Parc naturel régional du Luberon (sans accent et se prononçant lubeuron !) ou, un peu plus à l’est, du Parc naturel régional du Verdon pour retrouver cette sensation de paix et de communion avec la terre.