Etat chronique de poésie 1279

Publié le 26 juillet 2011 par Xavierlaine081

 

1279

J’ai tapissé le soir de mélodies souterraines

Tissées entre deux oreilles de silence

Ai fuit dans la folie d’un crépuscule

Les bras sirupeux d’amours de pacotille

Versé dans la beauté d’un regard

Tout l’enfer des vains désirs

*

Ma parole prenait racine

Au pavé sournois

D’où montaient d’étranges mélopées

Dans la folie furieuse de basses enragées

L’autre

Là-bas

Tapait comme un sourd sur ses caisses claires

Son pied martelait le tambour des oublis

Les yeux fermés, il partait vers d’autres rives

Trop vite

Trop fort

Que mes pieds ne purent rien suivre

.

Et pourtant toi

Regard ironique

Cœur palpitant

Sous jeune poitrine pointée

Sous la chemise à peine pudique

Tu te retournais

Incertaine d’avoir bien compris le sens de la marche

Le but de la démarche

.

Ton espoir était plus bas

Derrière un mur glauque

A peine effleuré de musiques lointaines

Tu l’as attendu

En vain

Tu as essuyé une larme

Reprenant d’un pas chaloupé

Le chemin des foules

Juste pour sentir

Contre ta peau ruisselante de frayeur

Une présence

Un désir

Quelque chose qui serait humain enfin

Juste pour un soir

Pour une heure

*

Tu buvais aux lèvres des passants

La folle perspective d’un amour sans joie

.

Une fois revenu au silence

Sous le ciel d’étoiles

Qui clignaient des yeux

Juste avant l’aube

La porte ouverte

Fenêtres closes

Tu as jeté au sol

Tes derniers remparts

.

Allongée

Le corps nu secoué des soubresauts en pleurs

Tu as tendu la main dans le noir

Une main pâle et frêle

.

Il te faudra attendre un an de plus

Pour que la vie revienne

Aux places de tes violents soupirs

.

Manosque, 22 juin 2011

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