Discussion sympathique et chaude l’autre soir avec un employé de la Minustah. Rapidement, on s’est entendu sur le fait que ses patrons avaient mal géré la chose communicationnelle relative au choléra. Le point de discorde a plutôt été sur la question de la responsabilité de la Minustah dans l’installation ‘à vie’ de la bactérie Vibrio cholerae dans cet Ayiti cheri. La réponse de mon interlocuteur est celle construite par les spécialistes des communications : « On ne peut pas prouver hors de tout doute que ce sont des soldats népalais qui ont introduit la bibitte dans le pays, impossible donc d’incriminer la Minustah. » D’un certain point de vue scientifique, il a raison. D’un certain point de vue seulement. La logique probabiliste qui prévaut dans ce genre de travaux se conserve toujours une petite gêne et ne sombre jamais dans l’infaillibilité. Ce sont les spécialistes des communications qui glissent dans la certitude dans le sens de « c’est une certitude, vous n’arriverez jamais à démontrer hors de tout doute (même pas besoin d’être raisonnable…) que ce sont des soldats de la Minustah qui ont bousillé l’affaire. » Effectivement, mais les odds sont toujours en défaveur des militaires dans ce dossier et assumer sa responsabilité, ce n'est pas reconnaître sa culpabilité. L'idée n'est pas de trouver un coupable (on en ferait quoi ??), mais ça pourrait enfin donner l'impression que les sympathies sincères récitées dans les conférences de presse le sont vraiment (sincères je veux dire ...). Là où la Minsutah n’a pas failli toutefois, c’est dans la défense de ses intérêts organisationnels. Effectivement, comment penser qu’une organisation puisse ouvrir elle-même la porte à d’éventuelles poursuites ? Se positionner comme inattaquable était la seule option valable. L’enjeu est de l’affirmer assez clairement pour être compris de tous sans toutefois trop insister, question de ne pas jeter de l’huile sur un feu jamais réellement éteint. Surtout qu’à chaque saison des pluies, comme la bactérie, cette question fera surface.
Discussion sympathique et chaude l’autre soir avec un employé de la Minustah. Rapidement, on s’est entendu sur le fait que ses patrons avaient mal géré la chose communicationnelle relative au choléra. Le point de discorde a plutôt été sur la question de la responsabilité de la Minustah dans l’installation ‘à vie’ de la bactérie Vibrio cholerae dans cet Ayiti cheri. La réponse de mon interlocuteur est celle construite par les spécialistes des communications : « On ne peut pas prouver hors de tout doute que ce sont des soldats népalais qui ont introduit la bibitte dans le pays, impossible donc d’incriminer la Minustah. » D’un certain point de vue scientifique, il a raison. D’un certain point de vue seulement. La logique probabiliste qui prévaut dans ce genre de travaux se conserve toujours une petite gêne et ne sombre jamais dans l’infaillibilité. Ce sont les spécialistes des communications qui glissent dans la certitude dans le sens de « c’est une certitude, vous n’arriverez jamais à démontrer hors de tout doute (même pas besoin d’être raisonnable…) que ce sont des soldats de la Minustah qui ont bousillé l’affaire. » Effectivement, mais les odds sont toujours en défaveur des militaires dans ce dossier et assumer sa responsabilité, ce n'est pas reconnaître sa culpabilité. L'idée n'est pas de trouver un coupable (on en ferait quoi ??), mais ça pourrait enfin donner l'impression que les sympathies sincères récitées dans les conférences de presse le sont vraiment (sincères je veux dire ...). Là où la Minsutah n’a pas failli toutefois, c’est dans la défense de ses intérêts organisationnels. Effectivement, comment penser qu’une organisation puisse ouvrir elle-même la porte à d’éventuelles poursuites ? Se positionner comme inattaquable était la seule option valable. L’enjeu est de l’affirmer assez clairement pour être compris de tous sans toutefois trop insister, question de ne pas jeter de l’huile sur un feu jamais réellement éteint. Surtout qu’à chaque saison des pluies, comme la bactérie, cette question fera surface.